Gabon: un don de SOS Prisonniers refoulé par l’administration pénitentiaire
Les membres de l’association SOS Prisonniers Gabon axée sur la défense des droits de personnes détenues en milieu carcéral ont subi un véritable affront le jeudi 7 octobre dernier à la Prison centrale de Libreville. En effet, s’y étant rendus pour effectuer un don en vivres de première nécessité, ces derniers auraient été refoulés par les membres de l’administration pénitentiaire.
Que se passe-t-il entre l’administration pénitentiaire et l’association SOS Prisonniers Gabon (SPG)? C’est la question qui taraude les esprits de l’opinion nationale informée du refus opposé à Lionel Engonga Ella. Selon l’acteur de la société civile, qui a fait de la défense des droits des prisonniers son cheval de bataille, les agents pénitentiaires auraient posé leur véto à l’action solidaire initiée par ces généreux donateurs qui ne visaient qu’un seul but: apporter leur soutien à la population carcérale.
D’ailleurs, dans un communiqué parvenu à la rédaction de Gabon Média Time (GMT) le président de ladite association, indique qu’un courrier tenant lieu d’information de leur visite prochaine pour une cause humanitaire, aurait été déposé le lundi 4 octobre dernier sur la table du Directeur de la Prison centrale de Libreville. À la suite de quoi, ledit responsable de la maison d’arrêt aurait, par appel téléphonique, orienté le sollicitant vers le Commandant en Chef de la Sécurité Pénitentiaire.
Une démarche qui semble tout de même étrange tant une simple donation n’exige pas une procédure administrative complexe. Pourtant Lionel Engonga Ella va s’y soumettre sans rechigner. Seulement, surpris, sera-t-il le jour du dépôt des présents à la maison d’arrêt de Libreville. « Le Jeudi 7 octobre étant arrivé, SPG a chargé la voiture et s’est rendue auprès du Service Social de la Prison Centrale pour déposer ledit don. À notre grande surprise, le Service Social de la Prison centrale va nous dire qu’il n’a pas encore reçu l’ordre de la hiérarchie de réceptionner notre don », a-t-il indiqué.
S’en suivra un parcours du combattant qui s’étendra jusqu’au 31 octobre 2021 à l’occasion du culte dominical des catholiques. Et ce, par l’entremise d’une tierce personne. L’administration pénitentiaire demeurant ferme quant à l’interdiction pour SPG de procéder à cette remise de dons en vivres issus de l’effort commun des généreux donateurs de la société civile. Lionel Engonga Ella révèle qu’un Officier Supérieur de ladite administration lui aurait reproché d’avoir dénoncé par voie de presse « le racket » dont seraient victimes les détenus. Ce dernier aurait dès lors conditionné l’action solidaire de SPG à la parution d’un article de presse en guise de démenti ponctué d’éloges envers les agents pénitentiaires.