Gabon : un déficit de mobilisation des financements qui pèse sur la trésorerie

Le Conseil des ministres du 8 septembre 2025 a livré un constat préoccupant sur la gestion de la trésorerie nationale. Sur une prévision révisée de 1 523,3 milliards de FCFA en ressources de financement, le pays n’a pu mobiliser que 1 311,4 milliards, révélant un déficit de 212 milliards de FCFA.
Réuni au Palais du Bord de Mer sous la présidence du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, l’exécutif a dressé le bilan budgétaire 2024. Le communiqué final, lu par Laurence Ndong, porte-parole du gouvernement, met en lumière des faiblesses persistantes dans la mobilisation des financements extérieurs et intérieurs, pourtant essentiels à l’équilibre des comptes publics.
Une pression accrue de la dette extérieure
Selon les chiffres officiels, les principales charges de trésorerie proviennent des amortissements de la dette extérieure, des prêts bancaires et d’autres engagements financiers. Cette dépendance à l’endettement met en évidence la fragilité de la stratégie de financement du pays. Car si la mobilisation reste en deçà des attentes, les obligations, elles, demeurent incompressibles. Le service de la dette absorbe ainsi une part importante des ressources disponibles, réduisant la marge de manœuvre pour les investissements productifs.
Un signal d’alerte pour la gestion budgétaire. Le déficit constaté interroge sur la capacité de l’État à sécuriser durablement ses financements et à planifier ses besoins de trésorerie. Dans un contexte marqué par la baisse des revenus extérieurs et la volatilité des marchés financiers internationaux, l’incapacité à mobiliser la totalité des ressources prévues pourrait compromettre certains engagements prioritaires, notamment en matière d’infrastructures, de santé et d’éducation.
Un défi pour la transition économique
Ce déséquilibre souligne l’urgence de renforcer la mobilisation des ressources internes et d’améliorer l’efficacité de la dépense publique. Pour le président de la République, qui a fait de la rigueur budgétaire et de la lutte contre la vie chère des priorités, il s’agit d’un test de crédibilité : transformer les annonces de réformes en résultats tangibles capables de redonner confiance aux partenaires et aux citoyens.
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