Gabon : Un défi colossal de 750 milliards FCFA annuels pour accélérer sa transformation économique
Le Gabon fait face à un défi financier de taille pour accélérer sa transformation structurelle et rattraper les économies émergentes les plus performantes. Selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD), le pays doit mobiliser 1177,7 millions de dollars par an, soit plus de 750 milliards de FCFA, jusqu’en 2030. Une somme qui met en évidence l’ampleur des besoins, mais également les défis financiers et institutionnels à relever.
Le rapport de la Banque africaine de développement (BAD), intitulé « Impulser la transformation structurelle du Gabon par la réforme de l’architecture financière mondiale », place l’éducation de qualité (ODD 4) et l’énergie abordable et durable (ODD 7) parmi les priorités stratégiques. L’éducation, considérée comme un levier clé de développement, vise à améliorer l’accès et la qualité de l’enseignement pour former une main-d’œuvre compétente et mieux adaptée aux exigences du marché. Parallèlement, l’objectif énergétique porte sur la mise en place d’une transition durable, tout en garantissant un accès universel à l’énergie. Ces deux axes sont essentiels pour réduire les inégalités et poser les bases d’une croissance inclusive.
Le rapport met également en lumière l’importance du travail décent et de la croissance économique (ODD 8), en insistant sur la stimulation de la productivité nationale pour booster les performances économiques. À cela s’ajoute le développement des infrastructures (ODD 9), un pilier fondamental pour moderniser les équipements et renforcer les réseaux de transport.Ces investissements sont indispensables pour améliorer la compétitivité du Gabon, faciliter les échanges commerciaux et attirer davantage d’investissements. En intégrant ces priorités dans ses politiques publiques, le Gabon ambitionne de transformer durablement son économie et de répondre aux attentes de sa population en matière de progrès social et économique.
Un déficit de financement préoccupant
Ce financement annuel dépasse de loin les ressources actuelles, avec un déficit estimé à 1 005,8 millions USD, soit environ 4,7 % du PIB prévisionnel de 2024. Ce contexte est aggravé par une dette publique croissante et des arriérés de paiement qui sapent la crédibilité du pays sur le plan international. Pour atteindre ses objectifs, le Gabon devra miser sur une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques, comme le recommande la BAD. « Sans une coordination efficace et une planification stratégique renforcée, les ambitions risquent de rester lettre morte » prévient un analyste financier.
Le rapport insiste également sur la nécessité de renforcer les capacités institutionnelles et d’améliorer l’efficacité des dépenses publiques pour maximiser l’impact des fonds mobilisés. Les partenariats public-privé et les investissements privés joueront un rôle crucial.
Mark Doumba, un ministre face à des défis colossaux
À 38 ans, Mark Doumba, le nouveau ministre de l’Économie et des Participations, hérite d’un portefeuille stratégique et d’une mission complexe. Chargé de gérer une dette croissante tout en mettant en œuvre les Objectifs de développement durable (ODD), il devra également renforcer les relations avec les partenaires financiers pour mobiliser les ressources nécessaires. Sa tâche consistera à équilibrer la rigueur budgétaire et les investissements prioritaires, tout en garantissant l’efficacité et la transparence dans la gestion des finances publiques.
Un tournant crucial pour le Gabon. Dans un contexte économique marqué par des défis financiers majeurs, le Gabon se trouve à un moment décisif. La réussite de sa transformation structurelle dépendra de la capacité du ministre à coordonner les efforts pour attirer des investissements, optimiser les dépenses publiques et renforcer les réformes structurelles. La gestion efficace de ces priorités déterminera non seulement l’avenir économique du pays, mais aussi sa crédibilité auprès des institutions financières internationales.
GMT TV