Gabon: un budget de 173 milliards pour la Défense, contre seulement 9,7 milliards pour l’Entrepreneuriat et le Commerce
En dépit de l’urgence de sortir le pays de son marasme économique actuel à travers des investissements ciblés et de réelles mesures d’accompagnement de l’entrepreneuriat, l’exécutif gabonais semble muré dans ses arbitrages budgétaires toujours aussi incohérents. Ainsi, comme on peut le noter dans la Loi de finances 2021, ce sont près de 173 milliards de FCFA qui ont été injectés pour la « défense », contre seulement 9,7 milliards pour « l’Entrepreneuriat et le commerce ».
Loin de l’urgence « d’optimisation des dépenses publiques » et de « mise à niveau des catalyseurs de développement » soulignée dans le Plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023, l’exécutif gabonais reste muré dans sa stratégie contre productive de dépenses publiques. Et pour cause, à l’analyse de la dernière Loi de finances, certaines dépenses ou du moins certains arbitrages, inscrits au budget de l’Etat laissent perplexe.
En effet, parmi les quarante et une missions arrêtées par les autorités, celle relative à la « défense » reste l’une des mieux loties en termes de financement. Il faut dire qu’avec près de 173 milliards de FCFA de subventions, ce poste représente près de 10% du budget général des dépenses. Une somme colossale comparativement à celle allouée par exemple, à « l’Entrepreneuriat et le commerce » qui ne représentent que 9,7 milliards de FCFA soit 0,47% du budget général.
Plus loin dans notre analyse des dépenses relatives au budget général, on s’aperçoit que ce montant dédié à la « défense » est deux fois supérieur à celui destiné au Développement rural, au tourisme, à l’Agriculture, l’élevage et la pêche, à la Promotion du sport, à la Promotion audiovisuelle et cinématographique, à la Formation pour l’emploi, au Service public de l’eau et de l’électricité, à la Salubrité publique ou encore à la Culture et l’éducation populaire. Autant dire, à tous ces secteurs qui pourraient soutenir le développement inclusif.
Loin de la volonté de « diversification de notre économie à travers des secteurs à forte valeur ajoutée » qui prévaut depuis l’avènement du PAT 2021-2023, le choix des dépenses publiques par l’exécutif ne répond pour l’heure, clairement pas aux attentes. Attentes fondées pourtant, sur la perspective « de mettre le pays sur la voie de la transformation dans les deux ans qui viennent » comme énoncé par le chef de l’Etat lors du séminaire gouvernemental de janvier dernier.