Gabon : un atelier sur la mobilisation des ressources domestiques selon la norme ITIE 

Améliorer la compréhension du processus de mobilisation des ressources domestiques dans le secteur extractif était au cœur de l’atelier organisé le 16 décembre 2025 par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) au Gabon. Cette rencontre de haut niveau a réuni des représentants de l’administration publique, des acteurs de la société civile ainsi que des experts nationaux et internationaux. Les participants ont pris part à des échanges approfondis autour de deux panels portant respectivement sur les enjeux de la mobilisation des ressources domestiques dans le cadre de l’ITIE et sur les retours d’expérience liés aux investissements socialement responsables et au financement des projets de développement.

Léontine-Tania Oyouomi-Loumbou Epse Bibey, présidente de l’ITIE Gabon a rappelé que cet atelier s’inscrit dans la dynamique impulsée par les autorités gabonaises, qui font de la mobilisation des ressources internes un levier stratégique pour le financement des projets de développement. Durant plusieurs heures, les panélistes ont présenté les mécanismes existants permettant d’optimiser la collecte des revenus issus du secteur extractif, tout en mettant en lumière les obstacles structurels, institutionnels et opérationnels susceptibles de freiner une mobilisation efficace. Les échanges ont également permis d’identifier des pistes d’amélioration en matière de gouvernance, de transparence et de redevabilité des recettes publiques.

Le défis des flux financiers illicites 

Intervenant au nom de l’ITIE, Ahmed Zouari a attiré l’attention sur les risques liés aux transferts illicites des bénéfices générés par l’industrie extractive, notamment à travers les flux financiers illicites et les pratiques d’optimisation fiscale agressive de certaines filiales de multinationales. Il a présenté des outils et des approches permettant aux administrations publiques de mieux détecter, prévenir et contrer ces pratiques frauduleuses. Dans le contexte gabonais, où le secteur extractif contribue de manière significative au produit intérieur brut, ces pertes de ressources constituent un manque à gagner considérable pour l’État et un frein au développement.

Les exposés et discussions interactives ont ainsi permis aux participants de renforcer leur compréhension des opportunités qu’offre la mobilisation des ressources domestiques dans le secteur extractif au Gabon. L’atelier a également outillé les décideurs publics à partir d’expériences réussies, conformes à la norme ITIE, en matière de recouvrement des avoirs, de traque des sorties frauduleuses de capitaux et de financement durable du développement. Le rapport final issu de ces travaux devrait servir d’appui à la décision politique, en cohérence avec les priorités nationales définies par les plus hautes autorités.