Gabon : UCET, une machine à détournements de fonds
Structure étatique en charge de la gestion des logements sociaux de Bikele-Nzong, l’Unité de coordination des études et des travaux (UCET) semble s’apparenter à une machine à sous pour certains hauts fonctionnaires. Comme le révèle un rapport estampillé de la mention « confidentielle » et dont Gabon Média Time a obtenu une copie, les travaux du Plan Complet de Relogement (PCR) sont faits de nombreux détournements. En cause, une « surfacturation sur les prix unitaires estimée à 1,5 milliard de FCFA en complicité avec la mission de contrôle CIRA MALI et les équipes de l’UCET » comme on peut le lire dans ce rapport.
Si le déficit en logements apparaissait pour l’ancienne équipe dirigeante comme une équation insoluble, c’est en grande partie du fait des défaillances de certaines administrations et entités publiques. C’est notamment le cas de l’Unité de coordination des études et des travaux (UCET), en charge de la gestion, du suivi et de la validation des travaux du Plan Complet de Relogement (PCR) Bikele-Nzong. Censé fournir 1100 logements accessibles aux populations, ce projet a été tué dans l’œuf par « des détournements sans peur ».
En effet, comme le souligne un rapport confidentiel à l’attention du chef de l’Etat sortant, « des surfacturations de SOBEA sur les prix unitaires estimés à 1.5 milliard de FCFA ont été enregistrés en complicité avec la mission de contrôle CIRA MALI et les équipes de l’UCET ». Une situation qui confirme les limites volontairement créées, d’un secteur habitat-logement qui ne bénéficie que de peu d’attention de l’exécutif à l’image des 0,5% du budget d’investissements annuel qui lui sont consacrés.
Soulignant également le fait « qu’aucune assurance n’a été prise sur l’ensemble des logements », le rapport mentionné par ailleurs que « sur les 40 milliards de FCFA mis à disposition par la BDEAC, un décaissement de plus de 30 milliards de FCFA a été réalisé, mais nous avons constaté une évaporation de plus de 15 milliards de FCFA (paiement de cave à vin, achat de matériel pour des besoins politiques, etc…) ». Des détournements qui témoignent du caractère insolite de cette structure qui n’a entamé la construction que de 250 logements sur les 1100 attendus.