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Gabon : train de vie de l’État, dépenses de prestige… les alternatives à la taxe d’habitation selon Ella Nguema 

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Gérard Ella Nguema, président du Front patriotique gabonais (FPG) multiplie les sorties publiques pour donner son regard et formuler des propositions afin d’améliorer la gouvernance publique. Au cours d’un point de presse animé ce 19 décembre à Libreville, l’ancien député de la transition a placé la justice fiscale au cœur de ses préoccupations. Pour le leader politique, la gestion de la cité doit impérativement être évaluée à l’aune de l’impact réel sur le quotidien des gabonais. Dans ce contexte, il estime que toute réforme fiscale, et en particulier la taxe forfaitaire d’habitation annoncée pour 2026, ne saurait être dissociée d’une exigence préalable de responsabilité, de transparence et de moralisation de la vie publique.

Se voulant à la fois critique et force de proposition, Gérard Ella Nguema a dénoncé une tendance à faire porter l’effort budgétaire sur les ménages, alors même que l’État continuerait, selon lui, à entretenir un train de vie excessif. Missions à l’étranger jugées superflues, dépenses de prestige, fonds politiques opaques et absence de transparence sur les revenus issus des ressources naturelles sont autant de pratiques qu’il estime incompatibles avec toute nouvelle ponction fiscale. Pour le président du FPG, la crédibilité de l’action publique passe par l’exemplarité des gouvernants avant toute demande d’effort aux citoyens.

Taxe forfaitaire d’habitation : une mesure inéquitable et prématurée

Gérard Ella Nguema s’étonne de l’annonce de la TFH dès janvier 2026, alors qu’elle ne figurerait pas explicitement dans la loi de finances adoptée par l’Assemblée nationale de transition. S’il reconnaît que le principe d’une contribution citoyenne peut être acceptable, il rejette fermement son caractère uniforme, qu’il juge socialement injuste. « Comment demander la même somme à un cadre supérieur et à un travailleur précaire, à un propriétaire de villa et à un habitant d’une maison de fortune ? », interroge-t-il, pointant une confusion entre taxe d’habitation et impôt sur le loyer. Le choix de confier la collecte à la SEEG est également critiqué, perçu comme le signe d’un État en difficulté face à ses propres obligations.

En alternative, le FPG avance plusieurs pistes pour renflouer les finances publiques sans fragiliser les plus vulnérables. Parmi elles, la réduction drastique du train de vie de l’État, la suppression des dépenses de prestige, la limitation des missions officielles à l’étranger et une transparence annuelle sur les recettes issues du pétrole, du manganèse, de l’or ou encore du bois. À cela s’ajoutent des propositions structurelles telles que la valorisation du crédit carbone, la fiscalisation progressive des loyers,l’impôt sur la fortune et une meilleure intégration du secteur informel dans l’assiette fiscale. Pour Gérard Ella Nguema, seule une réforme fondée sur l’équité et la moralisation de la vie publique permettra de restaurer la confiance entre l’État et les citoyens. 

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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