Gabon : TotalEnergies EP prépare-t-il son départ en douce ?

Que se passe-t-il au sein de la société pétrolière TotalEnergies EP ? C’est la question qui taraude les esprits des salariés de cette compagnie pétrolière depuis plusieurs mois, alimentée par les récentes annonces de cessions d’actifs par la direction générale, la révision des moyens de communication pour des raisons d’optimisation mais aussi la vente d’actifs tels que le siège de Libreville ou encore la clinique de l’entreprise. Ces mesures, perçues comme une stratégie de rationalisation, suscitent des craintes quant aux intentions à long terme de l’entreprise sur le sol gabonais. 

C’est au cours d’une assemblée générale qui s’est tenu le 24 septembre dernier, que les salariés ont exprimé leurs préoccupations face à cette réduction apparente des engagements de TotalEnergies EP au Gabon. A cet effet, ils ont interpellé la direction sur la nécessité de « respecter les accords collectifs », tout en proposant un « supplément d’intéressement » en réponse aux cessions d’actifs, conformément à l’article 7 du protocole d’intéressement. 

Inquiétudes des salariés de TotalEnergies EP

Les discussions ont également porté sur l’importance d’un plan de départ négocié pour sécuriser les employés affectés par ces changements. Ce climat d’incertitude, amplifié par un manque de transparence des dirigeants, engendre du stress et de la méfiance parmi les équipes. La situation est d’autant plus préoccupante qu’elle s’accompagne du licenciement controversé de deux employés gabonais, jugé « non conforme » et attribué à un « échec à une formation certifiante ». 

Les syndicats dénoncent une violation du Code du travail, y voyant une stratégie de compression salariale mise en place depuis le siège, cherchant à privilégier les résultats financiers au détriment des droits des travailleurs locaux. Cette approche suscite des interrogations sur l’avenir professionnel des salariés, aggravant un climat déjà tendu au sein de la filiale. Lors de cette Assemblée, les salariés ont également formulé des propositions allant au-delà des questions liées aux accords collectifs. Ils ont mis en avant le besoin d’un soutien psychologique pour les employés touchés par ces transformations, soulignant l’importance d’un accompagnement structuré en matière de santé mentale et de conditions de travail. 

Avec ces cessions d’actifs répétées et une réduction de la production locale, le doute s’installe parmi les employés : TotalÉnergies est-elle encore pleinement engagée au Gabon ? Les suites de ces décisions, tant sur le plan économique que social, pourraient façonner le paysage du secteur pétrolier dans le pays pour les années à venir. Les dirigeants devront donc répondre à ces inquiétudes pour restaurer la confiance au sein de leur équipe et assurer un avenir durable au Gabon.