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Gabon: tôles, fers à béton, lingots, la seconde transformation des métaux peine à consolider ses performances

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Valeur ajoutée en déclin, investissements en berne, chiffre d’affaires en déliquescence, à bien des égards l’activité de la seconde transformation des métaux est à la peine ces dernières années au Gabon. Il faut dire qu’en dépit d’un fort potentiel qui pourrait la conduire à constituer une véritable chaîne de valeur, cette activité centrée autour de la chaudronnerie, la construction navale, la charpente métallique, la mécanique, la fabrication des tôles en aluminium et le recyclage des métaux, peine à consolider ses performances.

13 741 tonnes produites en 2017, 13 308 tonnes en 2018 et enfin 10 048 tonnes produites en 2019, tels sont les chiffres consolidés de l’activité de seconde transformation des métaux, fournis par la Direction générale de l’Economie et de la Politique fiscale (Dgepf). Il faut dire qu’entre problèmes techniques et insuffisance des consommations intermédiaires au niveau de la fonderie, cette activité a souffert des contre performances de l’activité de BTP ces dernières années.

En effet, comprenant à la fois la chaudronnerie, la construction navale, la charpente métallique, la mécanique, la fabrication des tôles en aluminium et le recyclage des métaux, cette activité a vu ses performances décroitre notamment sur la période 2017-2019. Une situation qui a conduit à une baisse progressive aussi bien du chiffre d’affaires qui affiche -19,3% à 14,038 milliards de FCFA entre 2018 et 2019, que de la valeur ajoutée et des investissements qui sont passés de 6,4 milliards de FCFA en 2017 à 622 millions de FCFA en 2019.

Ainsi, bien que permettant une transformation à chaud des aciers pour produire du fer à béton, des lingots de plomb, du cuivre, de l’aluminium, du laiton ou encore du bronze, cette seconde transformation des métaux n’a pas su tirer vers le haut, une économie en quête de transformation. La faute également à un regard évasif de l’exécutif, qui a pourtant fait de la « diversification de notre économie », son fer de lance depuis un peu plus de dix ans. 

Dans un marché de plus en plus compétitif, avec des pays qui n’hésitent pas à investir des sommes colossales à l’image du Cameroun où Prometal, leader local du marché du fer à béton et bien d’autres produits ferreux, a injecté plus de 40 milliards de FCFA pour la construction de l’usine de transformation du fer la plus moderne d’Afrique subsaharienne, le Gabon devra très vite s’aligner sur ses standards. Si récemment l’exécutif a annoncé sa volonté d’interdire l’importation de fer à béton pour « protéger cette industrie naissante », nul doute qu’il faudra très vite passer de la parole aux actes.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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