Gabon : Thérence Gnembou pour le durcissement des critères de création des partis politiques
A l’instar de l’écrasante majorité des responsables de partis politiques, Thérence Gnembou Moutsona, président du Parti du réveil citoyen (PRC) s’est montré outré par certaines recommandations sorties du dialogue national. Une position qu’il a de nouveau exprimée à la faveur d’un entretien accordé ce 28 juin 2024 au magazine Jeune Afrique.
Sa dernière sortie publique remonte au 6 mai 2024 lorsque, dans un texte de plus de 7 pages, Thérence Gnembou Moutsona avait donné son point de vue global sur les recommandations sorties du dialogue national. A l’occasion de l’entretien accordé à Jeune Afrique, le leader politique a de nouveau pointé l’incongruité des critères définis dans le cadre de la nouvelle configuration du système partisan gabonais.
18 000 adhérents pour exister juridiquement, un problème pour Gnembou Moutsona
Chez le confrère Jeune Afrique, Thérence Gnembou Moutsona a eu l’occasion de se prononcer sur le déroulement de la transition. S’il a salué le « respect du chronogramme de la transition » par les militaires au pouvoir, il s’est en revanche montré plus réservé quant aux critères retenus dans le Rapport final du dialogue national, en ce qui concerne les conditions d’existence des partis politiques.
En effet, au détour d’une question en lien avec l’avenir du Parti du réveil citoyen, dans ce contexte de transition, Thérence Gnembou Moutsona s’est montré indécis et pour cause, l’avenir de son parti dépend des décisions finales des autorités en place. « À ce stade, il est difficile de dire si la suspension des partis va être retenue. Il convient toutefois de rappeler que la liberté d’association est garantie à la fois par la Constitution de 1991 et par la Charte de la transition, et que les partis politiques garantissent l’expression plurielle et démocratique », a-t-il indiqué.
Si l’ancien leader d’Alternance 2023 a reconnu le caractère « ubuesque » de maintenir 104 partis politiques pour un ratio populationnel de seulement 2 millions et reconnu la nécessité de durcir leurs critères d’existence, la solution préconisée par les acteurs de la transition ne lui paraît pas pour autant viable politiquement. Les critères « évoqués durant le dialogue me semblent irréalistes : il faudrait avoir 18 000 adhérents, sur un corps électoral de 800 000 personnes, ce qui est un problème et se regrouper dans l’un des quatre blocs idéologiques, une notion désuète », a poursuivi Thérence Gnembou Moutsona avant de conclure « J’espère que l’exécutif assouplira ou rejettera ces mesures ».