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Gabon : tensions à l’ENS, les syndicats prêts à en découdre avec Camélia Ntoutoume 

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Le bras de fer entre le Syndicat national des enseignants-chercheurs de l’École normale supérieure (SNEC-ENS), la Force de réflexion et d’actions pour l’enseignement supérieur (FRAPES), et le Ministère de l’Éducation nationale, dirigé par Camélia Ntoutoume Leclercq s’intensifie. Les syndicats rejettent fermement la décision du ministre exigeant la libération immédiate du bureau du Directeur général de l’ENS, le Pr. Rufin Didzambou, suspendu à titre conservatoire le 18 décembre 2024.

Lors d’un point de presse le 16 janvier dernier, le Pr Hilaire Ndzang Nyangone, président du SNEC-ENS, a dénoncé une « provocation » de la part de la ministre. « Si jamais elle poursuit les actes illégaux dans sa défiance légendaire en osant faire intervenir les forces de l’ordre dans le campus de l’École normale supérieure, elle portera l’entière responsabilité des possibles dérapages », a-t-il averti.

Pour les syndicats, cette sommation, transmise par voie d’huissier, est perçue comme une intimidation et une violation des lois en vigueur. Ils menacent de porter plainte contre la ministre devant le tribunal administratif et exigent des sanctions contre l’huissier impliqué.

Un appel à l’intervention des plus hautes autorités

Face à la gravité de la situation, les syndicats ont appelé le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, et le Premier ministre Raymond Ndong Sima, à intervenir pour désamorcer la crise. « Ces actes de provocation conduisent l’ENS vers un embrasement qui pourrait facilement s’étendre à l’ensemble de l’Université gabonaise », a prévenu le Pr Ndzang Nyangone.

Une crise de gouvernance et une cotutelle contestée. À l’origine du conflit, la suspension du Pr Rufin Dizambou et sa substitution par le Pr Roger Ondo Ndong, une double fonction jugée inacceptable par les syndicats. Ces derniers dénoncent également la cotutelle exercée par le Ministère de l’Enseignement supérieur et le Ministère de l’Éducation nationale, qu’ils qualifient de « toxique et invivable ».

Vers une grève imminente. La crise pourrait s’aggraver dès le 22 janvier, avec une grève annoncée par les syndicats si leurs revendications ne sont pas prises en compte. Pour eux, il est urgent de rétablir la légalité au sein de l’ENS afin d’éviter un blocage général du système universitaire.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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