Gabon : Télé Africa tire sa révérence, des familles désormais au chômage
La chaîne d’information en continu TV SAT / Télé Africa a définitivement cessé ses activités, mettant un terme à une aventure médiatique étroitement liée à ses fondateurs, la famille Bongo. Ce qui avait été présenté comme une simple restructuration s’est finalement transformé en une fermeture pure et simple. La disparition de la chaîne laisse derrière elle des dizaines de salariés sans emploi, confrontés à une incertitude brutale quant à leur avenir professionnel et social, dans un contexte économique déjà marqué par une forte précarité.
Placée sous administration provisoire, Télé Africa est dirigée par Maître Roger Valère Moussadji. L’entreprise a officiellement reconnu son incapacité à faire face à ses engagements financiers, évoquant un manque de trésorerie et l’impossibilité de générer des revenus suffisants par ses activités. Déclarée en cessation de paiements, la société a engagé une procédure de rupture amiable des contrats de travail, présentée comme une solution pour tenter de désintéresser les employés.
Des ruptures contestées et un sentiment d’abandon
Pour les agents de Télé Africa, la douleur du chômage est aggravée par les conditions jugées inacceptables de la rupture des contrats. Plusieurs dénoncent des propositions d’indemnisation dérisoires, sans commune mesure avec leurs droits réels. Certains rappellent avoir cumulé dix, quinze voire vingt années d’ancienneté, auxquelles s’ajoutent près de trois années d’arriérés de salaires impayés. « On nous impose des montants qui ne représentent même pas la moitié de ce qui nous est dû, avec l’ordre de quitter immédiatement les locaux », s’indigne un employé, résumant le sentiment général d’injustice.
Au-delà des revendications financières, c’est le silence des pouvoirs publics qui suscite l’incompréhension et la colère. Pères et mères de famille, les anciens salariés dénoncent l’absence de l’État lorsqu’il s’agit de faire respecter les droits des travailleurs du secteur privé. Cette fermeture intervient à un moment où la question du chômage occupe une place centrale dans le débat public. La disparition de Télé Africa et la situation de ses agents risquent d’accentuer les tensions sur un marché de l’emploi déjà saturé. Reste désormais à savoir si le gouvernement saura apporter des réponses concrètes et équitables à ces gabonais brutalement jetés dans le chômage.








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