Gabon : Sylvia et Noureddin condamnés à 20 ans de prison chacun et 100 millions FCFA !
La Cour criminelle spéciale du Gabon a prononcé, ce mercredi 12 novembre 2025 aux alentours de 2 heures du matin, une sentence sévère à l’encontre de l’ancienne Première dame Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo Valentin. Jugés par contumace en raison de leur absence au procès ouvert la veille, ces derniers ont été condamnés chacun à une peine d’emprisonnement de 20 ans pour une série d’infractions graves liées à la corruption et à la malversation financière.
Le président de la Cour, Jean Mexant Essa Assoumou, a rendu la décision, ce 12 novembre 2025, au nom du peuple gabonais, déclarant Sylvia Bongo coupable de recel et de détournement de fonds publics, de blanchiment de capitaux, d’usurpation de fonds et d’instigation au faux. Ces chefs d’accusation reflètent une implication présumée dans des mécanismes de dissimulation et de transfert illicite de biens publics. Quant à Noureddin Bongo Valentin, ancien coordinateur général des affaires présidentielles, il a été reconnu coupable de détournement de deniers publics, de concussion, d’usurpation de titres et de fonctions, de blanchiment aggravé de capitaux et d’association de malfaiteurs.
Une sévérité à la mesure du préjudice causé ?
Ces qualifications pénales soulignent un abus systématique de pouvoir, notamment dans la poursuite d’activités administratives malgré son renvoi officiel à son administration d’origine, suite à l’accident vasculaire cérébral subi par son père, l’ancien président Ali Bongo, en octobre 2018. Outre la peine privative de liberté, la Cour a imposé des sanctions pécuniaires substantielles. Noureddin Bongo Valentin est tenu de restituer à l’État gabonais la somme colossale de 1 201 milliards de francs CFA, représentant les préjudices estimés découlant de ses agissements. Sa mère, Sylvia Bongo, ainsi que lui-même, devront chacun verser une amende de 100 millions de francs CFA au Trésor public.
Ces mesures visent à réparer le dommage causé aux finances publiques et à dissuader de futures infractions similaires. Rappelons tout de même que lors du réquisitoire, le procureur général près la Cour d’appel de Libreville, le Dr. Eddy Minang, avait requis non seulement ces peines de 20 ans chacun, mais également la confiscation intégrale des avoirs des condamnés au profit de l’État. La Cour des céans s’est alignée à cette proposition tenant compte de la gravité des faits. Le magistrat a détaillé un inventaire exhaustif incluant des comptes bancaires, des hôtels particuliers notamment à Londres et Marrakech, des actifs pétroliers et miniers, ainsi que plus d’une cinquantaine d’entreprises.
Des preuves visuelles, telles que des images de jets privés acquis par des fonds présumément blanchis, ont été présentées pour étayer les allégations. Tous ces biens devront donc revenir à l’État gabonais qui n’entend pas se limiter à une décision de juridiction mais à la saisie de ces biens fruits du contribuable gabonais. Les deux accusés assimilables à des « régents d’une organisation mafieuse », ayant régné sans partage tout en se posant en victimes d’un système qu’ils auraient eux-mêmes orchestré. Notons que les intéressés ont boycotté la procédure, la considérant comme une instrumentalisation judiciaire aux ordres du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema. Une allégation que la justice gabonaise réfute. Elle qui se présente comme autonome et dictée par l’intérêt du Gabon et du gabonais. Pour l’heure, Sylvia et son fils vivent en exil à Londres où ils ont annoncé une série de procédures judiciaires contre le Gabon et le nouveau régime. Nous y reviendrons !








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