Gabon : suspension de la grève des magistrats !

Réunis en assemblée générale extraordinaire (AGE) ce mardi 25 mars 2025, les membres du Syndicat national des magistrats (Synamag) ont annoncé la suspension de leur mouvement de grève. Landry Abaga Essono, président de ladite plateforme a justifié cette décision par une « grandeur d’esprit » et une volonté de soulager le peuple gabonais, tout en maintenant la pression sur les autorités pour des réformes structurelles de la justice.

Dans un discours empreint de références philosophiques et politiques, Landry Abaga Essono a souligné que cette pause dans la grève ne signifiait pas un abandon de leurs revendications. « Plier son caractère aux circonstances sans renoncer à ses principes est le plus haut degré de sagesse », a déclaré le Président du Synamag, citant l’écrivain Daniel Defoe. Les magistrats entendent ainsi marquer leur résilience, tout en rappelant que leur mobilisation reste une « force extraordinaire » face à un pouvoir rigide.

Le choix de la sagesse pour le Synamag !

Si cette levée de la grève pour s’interpréter différemment, il reste que le Synamag a levé toute équivoque sur des mécanismes de corruption. Aussi, son président a interpellé directement la population, reconnaissant que les Gabonais ont été les premières victimes de cette grève. Tout en rejetant la responsabilité sur le gouvernement de transition. « La justice d’un pays est ce que le politique veut qu’elle soit », a martelé Landry Abaga Essono. Non sans manquer d’appeler les citoyens à exiger des candidats à la future présidentielle des engagements clairs.

Ce dernier devra donc veiller à la mise en œuvre d’une justice « indépendante et digne ». Par ailleurs, s’adressant à Brice Clotaire Oligui Nguema, le Synamag a rappelé ses promesses de « restauration de la dignité des institutions ». Et ce, tout en dénonçant les récentes nominations au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et les « juridictions fictives ». Arguant que « une seule dent infectée fait sentir toute la bouche », Landry Abaga Essono, exige des réformes concrètes plutôt que des « colloques sans impact ».

Pour finir, un point d’honneur a été mis sur les accusations politiques. D’aucuns colportant dans certains salons feutrés que cette grève serait une manœuvre politique contre la candidature présumée d’Oligui Nguema. « Ces accusations sont infondées », a-t-il tranché, le Président du Syndicat national des magistrats du Gabon. Précisant que la suspension visait avant tout à permettre une transition apaisée vers une « nouvelle République ». Si les tribunaux devraient progressivement reprendre leur activité, le Synamag reste en alerte en espérant que les autorités compétentes saisissent cette main tendue.