Gabon: SOS prisonniers exhorte le gouvernement à lever les interdictions des visites aux détenus
C’est dans l’optique d’attirer l’attention des plus hautes autorités de la République sur la condition des détenus que l’Association Sos Prisonniers, a dans une lettre ouverte tenu à interpeller le Chef du gouvernement Rose Christiane Ossouka Raponda. Ainsi, le responsable de cette association Lionel Ella Engonga a pointé du doigt l’interdiction de visite aux détenus qui « déshumanise » ces pères, mères et enfants.
Si défendre les droits des prisonniers du Gabon reste l’objet de leur association, ne ménager aucun effort pour atteindre leur but est en train de faire école. En effet, entre l’assistance matérielle aux personnes privées de libertés en temps de fêtes et plaidoyer pour leur équilibre sociétal, Sos Prisonniers a décidé d’appeler Rose Christiane Ossouka Raponda à se pencher sur la condition réelle des détenus des maisons d’arrêt sur toute l’étendue du territoire.
Abordant l’interdiction de visites aux détenus par le gouvernement pour cause de lutte contre la propagation de la pandémie à Covid-19, Lionel Ella Engonga s’offusque contre ce frein au droit d’autrui. Pour ce dernier, « cette interdiction constitue une entrave aux droits des détenus ». Poursuivant son propos, le président de SOS prisonniers précise que « la crise sanitaire ne peut justifier que l’on continue à torpiller ce droit indéfiniment. (…) Le droit aux visites permet le maintien des liens familiaux et amicaux ».
S’il rappelle en substance que « l’exercice de ce droit doit être garanti dans le but d’assurer une bonne préparation du détenu à une resocialisation à la fin de sa détention » Lionel Ella Engonga exhorte le chef du gouvernement à prendre la mesure de l’urgence et des effets sur le long terme. Doit-on rappeler que la population carcérale, déjà en sous assistance, court vraisemblablement le risque de se radicaliser par l’inconsidération des pouvoirs publics ?
Concluant son adresse à Rose Christiane Ossouka Raponda, le président de ladite plateforme associative a insisté sur le respect de la condition humaine. « Madame la Première ministre, nous le savons, en ces lieux se trouvent des hommes et femmes, pères, mères et enfants ou même grands-parents et amis, qui ont le droit de bénéficier de la chaleur familiale et amicale, seul moyen pour eux d’oublier l’enfer du milieu carcéral. En ces lieux vivent des parents qui ont besoin de voir leurs enfants lors de ces visites pour ne pas couper le lien », a conclu Lionel Ella Engonga. Gageons que cette interpellation saura être entendue pour le bien de tous !