Gabon : silence du procureur Bruno Obiang Mve face à la vidéo obscène diffusée par TerCar, un laxisme qui interroge !

Alors que l’indignation monte dans l’opinion publique après la diffusion sur Facebook d’une vidéo à caractère sexuel explicite publiée par le comédien TerCar, l’absence de réaction du parquet de Libreville, dirigé par le procureur de la République Bruno Obiang Mve, suscite incompréhension et colère. À l’heure où les réseaux sociaux deviennent des terrains de déviance incontrôlée, le mutisme des autorités judiciaires face à une telle atteinte aux mœurs interpelle.
Une vidéo aux relents pornographiques, et un silence judiciaire troublant. Diffusée le 30 avril 2025, la vidéo montre deux jeunes, dont les postures et l’environnement suggèrent une activité sexuelle explicite, filmés comme à leur insu, dans une scène ponctuée de propos orduriers, dégradants et vulgaires. Le tout publié sur une plateforme accessible à tous, y compris aux mineurs.
Bien qu’il l’ait fait passer pour un canular, le caractère manifestement obscène de la séquence, n’ a fait l’objet d’aucun signalement du parquet, aucune enquête, aucune poursuite judiciaire.
Pourtant, le cadre légal est sans équivoque. L’article 402 du Code pénal gabonais réprime l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu public. Le texte précise : « Quiconque se rend coupable des atteintes aux mœurs […] est puni d’un emprisonnement de six mois au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus ».
Plus sévère encore, l’article 67 de la loi n°027/2023 sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité punit « quiconque facilite l’accès ou diffuse à des mineurs des images ou représentations à caractère pornographique » d’un emprisonnement de dix ans et d’une amende allant jusqu’à 10 millions de francs CFA.
Une justice à deux vitesses ?
Ce cadre juridique pourtant limpide semble être ignoré par le parquet de Libreville, au profit d’un silence que beaucoup interprètent comme un aveu de complaisance. « Pourquoi la loi s’appliquerait-elle à certains et pas à d’autres ? », questionne un internaute. Plusieurs individus ont déjà été interpellés pour des contenus jugés offensants. Pourquoi pas TerCar ?
Dans un contexte où la jeunesse gabonaise est surexposée aux dérives numériques, le laxisme du procureur Bruno Obiang Mve pourrait créer un précédent dangereux. Car au-delà de l’affaire TerCar, c’est toute la question de la régulation morale de l’espace numérique qui se pose. Faudra-t-il attendre une dérive plus grave encore pour que les autorités judiciaires prennent enfin leurs responsabilités ?
Entre banalisation des dérives et affaiblissement de l’autorité judiciaire
L’inaction du parquet nourrit un sentiment d’impunité et mine la crédibilité des institutions. En n’activant pas les leviers juridiques clairement définis, le procureur ouvre une brèche dans laquelle pourraient s’engouffrer tous ceux qui utilisent les plateformes numériques pour diffuser des contenus obscènes, au mépris des valeurs sociales et éducatives.
L’État gabonais, à travers le Code pénal et la loi sur la cybercriminalité, a pourtant doté le pays d’outils efficaces pour protéger les mineurs et l’ordre moral. Encore faut-il que ceux qui en ont la charge les fassent appliquer. En attendant, le peuple observe. Et dans ce silence assourdissant du ministère public, c’est la confiance en la justice qui vacille.
GMT TV