Gabon : « Servir le peuple, pas l’exécutif », la vision de Ntoutoume Ayi pour l’Assemblée nationale

Vice-président de l’Union nationale et figure connue pour son engagement citoyen, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi a officialisé sa double candidature aux législatives et aux municipales dans le 2ᵉ arrondissement d’Akanda. Fidèle à son franc-parler, il entend transformer l’Assemblée nationale en véritable contre-pouvoir, loin de l’image d’une institution réduite à un rôle de chambre d’enregistrement.
À 57 ans, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi revendique une trajectoire singulière dans le paysage politique gabonais. Engagé dès 2010 dans l’Union nationale, il en est devenu l’un des cadres influents, jusqu’à occuper aujourd’hui la vice-présidence du parti. Mais c’est son rôle dans le collectif Appel à agir, aux côtés de neuf compatriotes, qui reste l’un des points d’ancrage de son engagement citoyen.
De 2019 à 2021, il avait saisi sans relâche les institutions du pays pour réclamer la vacance du pouvoir, dans un contexte où l’état de santé d’Ali Bongo Ondimba fragilisait la gouvernance. « Le 30 août 2023 a été la réponse à notre appel », rappelle-t-il, voyant dans la Transition l’aboutissement d’un combat de longue haleine pour la vérité et la légitimité institutionnelle.
Pour un Parlement de contrôle, pas de soumission
Aujourd’hui, Ntoutoume Ayi ne cache pas son ambition : faire du Parlement une institution digne de ce nom. « Je veux bâtir un vrai Parlement, pas une chambre d’enregistrement », martèle-t-il, en dénonçant l’inféodation historique du pouvoir législatif à l’exécutif. Pour lui, l’Assemblée nationale doit devenir le lieu d’un contrôle strict de l’action gouvernementale, capable de porter les revendications populaires et de protéger les plus vulnérables par des lois adaptées.
Sa candidature s’inscrit donc dans une logique de rupture avec les pratiques du passé. « Je ne fais pas de politique pour un salaire. Je le fais parce que je veux servir mon pays », insiste-t-il, avant de souligner que la Cinquième République impose désormais une exigence nouvelle : celle de bâtir des institutions fortes, capables de résister aux dérives du pouvoir et de répondre aux aspirations des Gabonais.
GMT TV