Gabon : RSF déplore l’exclusion des journalistes à la HAC
Ce mercredi 26 juillet 2023, Reporters sans frontières (RSF) a déploré l’exclusion des journalistes dans le processus de désignation des membres de la Haute autorité de la communication (HAC). Une décision jugée « anachronique » par l’organisation non gouvernementale (ONG) qui appelle les autorités gabonaises à exercer un rétropédalage sur cette réforme « dangereuse ».
En réaction à la promulgation le 3 juillet 2023 de la loi modifiant le mode de nomination du collège de la Haute autorité de la Communication emportant l’exclusion des hommes du 4e pouvoir dans la sphère décisionnelle, L’ONG Reporters sans frontières a décidé de monter au créneau. L’organisme indépendant condamne cette décision qu’elle qualifie d’« anachronique » à l’initiative des autorités gabonaises.
RSF appelle à rétablir l’équilibre à la HAC
Selon Reporters sans frontières, le Gabon avance à reculons car « réduire les journalistes à de simples spectateurs sur des questions cruciales qui concernent la régulation de l’exercice de leur métier est anachronique ». En point d’orgue, le contrôle exclusif de l’exécutif à nommer les conseillers membres de la HAC. Une voie royale vers la dérive.
Pour l’ONG les autorités gabonaise devraient opté pour un organe de régulation impartial « où le débat est accepté et encouragé ». Et cela devrait être « une priorité au Gabon ». D’autant plus que le Gabon est à la veille des élections présidentielles, législatives et locales. Ainsi « Nous appelons les autorités à revenir sur cette réforme dangereuse afin d’inclure les journalistes » a déclaré Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique Subsaharienne de RSF.
Une loi sans père
Les Reporters sans frontières ont également dénoncé le flou autour de cette modification. D’après les propos recueillis du président de l’Organisation patronale des médias (OPAM) Obame Ngomo « Nous avons rencontré les autorités pour comprendre les mobiles qui les ont amenées à changer la loi. Mais personne n’a voulu assumer la paternité de cette modification ». Une réaction qui justifie les craintes de l’ONG.