Gabon : Rolly Djila dénonce «un contentieux électoral vidé de sa substance»

Dans une tribune adressée à la presse, le juriste publiciste Rolly Alain Djila, colistier sur la liste indépendante conduite par Joël Mapangou Mapangou dans le 5ᵉ arrondissement de Libreville, dénonce les contradictions du communiqué publié par le ministère de l’Intérieur le 20 août 2025 sur le contentieux électoral. Selon lui, les conditions fixées vident de sa substance le droit au recours.
Une procédure contestée. Le communiqué du ministère de l’Intérieur rappelle aux candidats dont les dossiers ont été écartés qu’ils disposent d’un délai de 72 heures pour introduire un recours devant la Cour constitutionnelle ou les tribunaux administratifs, selon la nature du scrutin. Mais pour Rolly Alain Djila, la mesure pose un problème fondamental : « On exige des candidats qu’ils introduisent un recours alors même qu’aucun motif de rejet ne leur est communiqué. Comment contester une décision dont on ignore les raisons ? »
Selon ce juriste, une telle pratique constitue à la fois un « déni du droit à la défense » et une « violation flagrante de la transparence électorale », deux principes pourtant au cœur d’un processus démocratique crédible.
Une opacité sur les listes locales
Au-delà des motifs non communiqués, un autre point interroge : la publication incomplète des listes de candidats aux locales. Seules les têtes de liste ont été rendues publiques, sans mention des colistiers. Or, comme le rappelle Rolly Alain Djila, « la validité d’une liste s’apprécie dans sa globalité : un colistier inéligible ou irrégulièrement investi peut vicier toute la candidature ».
Dès lors, l’absence de transparence complique, voire empêche, tout recours sérieux contre une liste dont les membres ne sont pas connus du public.
Une crédibilité électorale en jeu
Pour le colistier de Joël Mapangou Mapangou, cette organisation du contentieux électoral crée une « paralysie du droit au recours ». Il estime que « sans la motivation obligatoire des rejets et la publication intégrale des listes, le scrutin du 27 septembre ne pourra prétendre à la crédibilité ».
Une prise de position qui s’ajoute aux critiques déjà exprimées par plusieurs partis et candidats indépendants, et qui pourrait raviver le débat sur l’équité et la sincérité du processus électoral.
GMT TV