Gabon : recettes stables pour la CAISTAB en 2026, un signal prudent pour les filières café et cacao
Le Projet de Loi de Finances 2026 maintient à 575 millions de FCFA les recettes de la CAISTAB, confirmant une trajectoire budgétaire stable pour deux filières agricoles en relance : le café et le cacao. Une prévision réaliste, mais qui souligne les défis d’une production encore fragile malgré des signaux de reprise.
Une prévision budgétaire stable dans un contexte de relance. Selon le PLF 2026, les recettes de la Caisse de Stabilisation et de Péréquation (CAISTAB) sont fixées à 575 millions de FCFA, un montant strictement identique à celui de 2025. Cette stabilité budgétaire reflète une approche prudente du gouvernement, qui anticipe une production encore limitée mais en amélioration progressive.
La CAISTAB, chargée de stabiliser les prix et de protéger les revenus des planteurs, reste au cœur de la stratégie nationale de souveraineté alimentaire et de diversification économique. Le maintien de ses recettes traduit la volonté de poursuivre le soutien sans surestimer les capacités actuelles des filières.
Café : une progression encourageante, mais encore fragile
Les données du ministère de l’Économie montrent une reprise notable de la caféiculture sur la campagne 2023/2024. Les achats de café ont bondi de 16 à 27 tonnes, soit une progression de 70,5 %, un record depuis plusieurs années. Sur ces volumes, 23 tonnes ont été exportées vers le Sénégal, qui demeure le principal acheteur du Gabon avec 85 % de part de marché. Les ventes locales, elles, restent limitées à 4 tonnes, confirmant la dépendance du secteur à un marché externe étroit.
Cette dynamique positive témoigne d’un regain d’intérêt des producteurs, mais elle révèle aussi les faibles volumes globaux d’une filière qui peine à retrouver son poids historique.
Cacao : une hausse spectaculaire des achats grâce au soutien de l’État
La filière cacao affiche également une performance notable. Les achats ont grimpé de 85 %, atteignant près de 143,4 tonnes sur la campagne 2024, une progression attribuée à un léger relèvement de la subvention étatique. Ce rebond valide l’impact des incitations publiques, mais souligne aussi la nécessité d’investissements plus lourds : modernisation des plantations, accès aux intrants, encadrement agricole, infrastructures de collecte.
Car si les volumes augmentent, le Gabon reste loin des standards régionaux, notamment face à la Côte d’Ivoire et au Cameroun, qui dominent le marché sous-régional.
Un budget stable, mais une exigence de résultats
Le maintien des recettes de la CAISTAB à 575 millions de FCFA confirme que les filières café et cacao demeurent des priorités nationales, malgré leurs performances modestes. Le défi désormais est de traduire ce soutien financier en résultats tangibles : hausse des rendements, multiplication des plantations, structuration des coopératives.
Pour de nombreux acteurs du secteur, cette stabilité budgétaire doit être accompagnée d’une offensive stratégique : routes agricoles, matériel végétal amélioré, extension des zones de culture, et contractualisation avec les acheteurs internationaux.
Café et cacao : des filières stratégiques pour la diversification
À l’heure où le Gabon cherche à réduire sa dépendance pétrolière, la relance des filières café-cacao représente un enjeu double : création de revenus ruraux et développement d’une exportation non-pétrolière structurée. Si les chiffres 2024 montrent un frémissement positif, la véritable bataille se jouera en aval : transformation locale, certification, montée en gamme et conquête de nouveaux marchés.
En 2026, la CAISTAB disposera des mêmes ressources qu’en 2025. Reste à savoir si cette stabilité budgétaire permettra enfin d’amorcer une transformation en profondeur de deux filières qui pourraient redevenir l’une des vitrines agricoles du Gabon.








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