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Gabon : ralentissement des travaux de la Transgabonaise Nkok-Ntoum, qu’est-ce qui bloque ?

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L’état du réseau routier gabonais suscite une inquiétude croissante au sein de la population. La situation est particulièrement préoccupante sur la route Nkok-Ntoum, où les travaux d’élargissement menés par la Société Autoroutière du Gabon (SAG), en collaboration avec Afcons, accusent un retard important. Après plusieurs mois d’efforts, le projet, initialement prévu pour durer 18 mois, risque désormais d’être retardé en raison de problèmes opérationnels et financiers.

Actuellement, emprunter ce tronçon, situé à quelques kilomètres de Libreville, la capitale gabonaise, relève du parcours du combattant. Les usagers doivent composer avec une circulation chaotique, caractérisée par la poussière. Cette situation est particulièrement difficile pour les populations les plus défavorisées, qui n’ont souvent pas accès à des véhicules climatisés pour se protéger des désagréments.

Il convient de noter que le ralentissement des travaux pourrait être attribué à plusieurs facteurs. Sur le plan opérationnel, nous constatons des difficultés particulières à l’entrée de la Zone Économique Spéciale de Nkok, où les travaux d’excavation compliquent les opérations. Près de l’hôtel Les Florentines, une conduite d’eau endommagée semble provoquer des fuites, contribuant à la détérioration de la route construite. Il s’avère que d’anciennes canalisations de dame SEEG de plus grand diamètre, enfouies sous la route en travaux, n’ont pas été déplacées, ce qui représente une menace potentielle pour la nouvelle route construite. Il est évident que les études préliminaires n’ont pas été réalisées correctement.

Rétrécissement de la route sur l’axe Nkok-Ntoum © GMT

Si elles avaient été menées adéquatement, les canalisations SEEG auraient dû être déplacées afin d’assurer une meilleure durabilité de la nouvelle route. Ne soyons pas surpris de voir d’autres fuites sur cette nouvelle route dans les années à venir. Mais bon, au Gabon, on fait toujours les choses à moitié. Et c’est le contribuable qui en paie le prix fort.

Un financement problématique à l’origine du ralentissement

Un autre aspect préoccupant : la difficulté à obtenir des financements. Bien que la SAG en tant que maître d’ouvrage délégué de l’État gabonais pour l’aménagement du tronçon PK24-PK105 sur la RN1, ait annoncé une livraison de ce chantier pour fin décembre 2024, des difficultés financières risquent de ralentir davantage l’avancement des travaux. On constate que la route est ouverte et en bon état entre Ntoum et Kango depuis trois ans, au grand bonheur des usagers. Malheureusement, un ralentissement est observé entre Nkok et Ntoum, signe d’un possible manque de financement qui compromet sérieusement la poursuite du projet.

Vue aérienne à l’entrée de la ZIS de Nkok © GMT

La situation sur l’axe Nkok-Ntoum soulève donc de réelles questions quant à l’avenir des infrastructures routières au Gabon et aux conséquences de ces retards sur le quotidien des habitants. Les attentes sont fortes et il est impératif de trouver rapidement des solutions pour sortir de cette impasse et redonner espoir aux usagers.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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