Gabon : quinze journalistes formés pour renforcer la lutte contre la désinformation

L’Université Internationale de Libreville (UIL) Berthe et Jean a accueilli une session de renforcement des capacités destinée à quinze journalistes gabonais. Initiée par l’ONG Médias & Démocratie, en partenariat avec l’ambassade de France et le ministère gabonais de la Communication, cette formation de quinze jours vise à mieux outiller les professionnels face à la désinformation, aux enjeux de l’investigation et à l’évolution rapide des pratiques médiatiques.

Une formation pour armer la presse face aux fausses informations. Pendant deux semaines, des journalistes issus de la presse publique, privée et des médias en ligne ont été formés à l’analyse, la vérification et la rigueur éditoriale dans un contexte marqué par la prolifération des contenus trompeurs. Selon Désiré Ename, président de Médias & Démocratie – section Gabon, l’enjeu est crucial :
« Aucun journaliste ne peut informer sans lutter contre la propagande et les fausses nouvelles », a-t-il affirmé, rappelant la célèbre formule de Jacques Attali : « L’information est un combat pour la vérité, pour la rigueur, pour l’éthique. »

Il a également insisté sur l’importance de maîtriser les nouveaux outils, notamment face à l’émergence de l’intelligence artificielle dans la production et la diffusion des contenus : « Nous devons doter les professionnels d’un savoir-faire solide pour répondre aux défis contemporains. »

Un appui affirmé de la France et des autorités gabonaises

Cette initiative, saluée par les partenaires français et gabonais, s’inscrit dans un contexte de reconstruction démocratique où le rôle de la presse apparaît central. L’ambassadeur de France au Gabon, Fabrice Mauriès, a rappelé la dimension citoyenne du métier : « Informer avec rigueur, c’est protéger la société et renforcer la démocratie. Le devoir d’informer est un acte de service public. »

Même tonalité du côté du ministère de la Communication. Le directeur de cabinet du ministre, Rendambo Guillaume, a réaffirmé l’engagement institutionnel à soutenir une presse professionnelle et responsable :
« La presse est un pilier essentiel de la démocratie. En renforçant les compétences des journalistes, nous consolidons un espace public plus éclairé et plus pluraliste. »

Un programme d’immersion à l’international

Depuis 2022, le programme comprend un volet d’immersion permettant à des journalistes gabonais d’évoluer dans d’autres écosystèmes médiatiques. Après une première promotion envoyée en France, huit autres professionnels sont attendus prochainement à Montpellier pour une immersion dans des universités et salles de rédaction françaises. Un dispositif que Désiré Ename juge « indispensable » pour enrichir le paysage médiatique national.

La cérémonie a été clôturée par la remise des parchemins aux participants, symbole de leur engagement et d’un nouveau chapitre au service d’une presse gabonaise plus forte, plus éthique et plus résiliente.