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Gabon : quel vote éclairé avec l’imposition du vote président-député du même parti ?

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L’annonce récemment faite par le Centre gabonais des élections (CGE) des modalités pratiques du vote pour les élections générales du 26 août 2023 semble en tous points constituer une atteinte flagrante à la démocratie. Outre l’imposition subtile de voter doublement, ce mécanisme porte les germes des heurts post électoraux.

D’origine athénienne, la notion de démocratie est un système par lequel le pouvoir est reconnu au peuple. D’où la maxime : volonté du peuple par le peuple et pour le peuple. Pour ainsi dire que c’est à l’Homme entendu comme tout citoyen de choisir sans consentement vicié le dirigeant qui répond à ses aspirations. Pourtant le CGE semble en faire une lecture diamétralement opposée avec le bulletin unique.

Bulletin unique pour un vote conjoint ?

Si le bulletin unique est un gage de transparence sous d’autres cieux, le format présenté par l’organe chargé d’organiser les élections est atypique. En ce sens que ce modus operandi est en déphasage avec les usages démocratiques. Puisqu’il s’agira de voter à la fois le candidat à la présidentielle et celui des législatives.

Autrement dit, l’électeur est contraint de choisir le parti politique pour espérer avoir voté définitivement. Ceux qui auront été séduits par l’offre politique d’un candidat indépendant devront renoncer à voter le député de leur choix. Une atteinte d’emblée à la notion de liberté qui suppose l’entière responsabilité individuelle au moment de faire son choix. Or ce format vice le consentement.

Attention à ne pas se mordre la queue !

Si le CGE défend ce mécanisme en soulignant que « voter pour l’un reviendra à voter automatiquement pour l’autre », la réalité est que ce dispositif est détenteur de ses germes destructeurs. Au-delà de constituer une atteinte à l’article 94 du Code électoral qui évoque le vote éclairé, le bulletin unique pourrait se retourner contre les présumés concepteurs dans cette élection à 1 tour.

À ce propos, Arnauld Calixte Engandji, ancien député PDG du 2e siège du département de la Sébé-Brikolo, déplore que « cela veut dire qu’on interdit aux gens de voter un candidat indépendant à la présidentielle et un autre indépendant aux législatives. Ça n’a pas de sens ». Tout en évoquant la possibilité d’un vote sanction où les électeurs pourraient se résigner à ne voter que les candidats indépendants. Les regards sont tournés sur Michel Stéphane Bonda et cie.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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