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Gabon: que devient le plan de résilience à 407 milliards de FCFA annoncé par l’exécutif en avril 2020?

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Présenté à grand renfort de spots le 29 avril dernier à travers un document de référence, le plan de « résilience pour la relance de notre économie et la préservation de notre modèle social » semble à l’image des nombreux « plans » initiés par l’exécutif depuis une dizaine d’années, tombés en désuétude. Chiffré à plus de 400 milliards de FCFA, ce plan qui devait notamment stabiliser les indicateurs macro-économiques et soutenir le secteur privé, n’aura finalement été qu’un leurre au regard du trop peu de résultats à mettre à son actif.

En optant pour un plan de « résilience pour la relance de notre économie et la préservation de notre modèle social » en avril dernier au plus fort des mesures de restriction qu’il avait imposées, l’exécutif gabonais laissait entendre qu’il prendrait en compte les souches de la société les plus vulnérables et les plus affaiblies par la pandémie Covid-19. Annonçant notamment des mesures sociales et économiques allant du « soutien aux petits propriétaires, à l’aide alimentaire », celui-ci semblait bien décidé à apporter une solution palliative.

En effet, chiffré à 407 milliards de FCFA dont 225 milliards d’aide à la trésorerie pour les entreprises en difficulté, ce plan de résilience semble aujourd’hui tombé en désuétude. Remplacé depuis quelques semaines par un « nouveau plan » baptisé PAT  « plan d’accélération de la transformation 2021-2023 » et censé pour sa part, « permettre à notre pays, dans les deux ans qui viennent, de rebondir (…) et se mettre sur la voie de la transformation », ce Plan de résilience n’aura finalement été qu’une “fiction” en dépit des difficultés “réelles” des populations et des entreprises.

Faisant également la part belle au secteur santé avec 64 milliards de FCFA de financements notamment pour la détection des cas suspects et des cas confirmés, le renforcement des moyens de prévention et de contrôle, la création de 60 centres de test sur l’ensemble du territoire et la gratuité des tests dans les structures publiques, ce plan de résilience s’est donc lui aussi montré dans l’incapacité d’assurer « la relance de notre économie et la préservation de notre modèle social ».

Entre accentuation de la pauvreté, impayés CNSS et CNAMGS pour des entreprises asphyxiées et au bord du gouffre notamment dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et de l’événementiel, licenciements et autres tests payants pour les populations, ce « plan » qui devait également permettre de changer de paradigme en dégageant des marges budgétaires à travers des coupes dans les secteurs non prioritaires, n’aura finalement été qu’un de plus dans une liste qui compte déjà l’ambitieux PSGE ou encore « le cosmétique » PRE comme l’avait qualifié l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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