Gabon : quand le CTRI change le sens des bandes du drapeau dans sa charte

Rendu public le 4 septembre dernier au Journal Officiel de la République Gabonaise, la Charte de la Transition sur laquelle devront s’appuyer les nouvelles autorités pour remettre le pays sur les rails, comporte 62 articles. Parmi ceux-ci, l’article 4 qui traite de l’emblème national et pour lequel, un changement a été apporté notamment sur le sens des bandes du drapeau tricolore.

Erreur de saisie ou fait volontaire des nouvelles autorités du pays, quoi qu’il en soit, le drapeau tricolore n’est légalement plus disposé de trois bandes horizontales, mais verticales. C’est en tout cas ce qui ressort, à la lecture de l’article 4 de la Charte de la Transition dont nous avons pris connaissance du contenu dès sa publication au Journal Officiel.

Le vert – jaune – bleu désormais de bandes verticales

En effet, l’article 4 de la Charte de la Transition, inscrit dans le chapitre 3 qui traite de l’État et de la souveraineté, s’écrit ainsi qu’il suit « L’emblème national est le drapeau tricolore, vert, jaune et bleu de bandes verticales et de dimensions égales ». Une disposition qui, s’il est avéré qu’elle constitue un fait volontaire des nouvelles autorités, apporterait un changement majeur de l’emblème hérité des Pères de l’indépendance du Gabon. Toute chose qui laisserait entrevoir que tous les drapeaux au sein des administrations devront être remplacés.

En outre, si cette nouvelle disposition du drapeau gabonais n’était qu’une erreur matérielle lors de la rédaction de la charte, il serait urgent pour le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) de rectifier le tir afin d’éviter une autre polémique susceptible d’égratigner l’image de la transition en cours. 

Pour rappel, la constitution de 1991, au fondement duquel les nouveaux dirigeants du pays ont élaboré la Charte de la Transition, dispose en son article 2 alinéa 3 «  L’emblème national est le drapeau tricolore, vert, jaune, bleu, à trois bandes horizontales, d’égale dimension ». Reste à savoir si un tel changement sera apprécié des Gabonais, sa pertinence au regard de nombreux défis du pays n’étant pas évidente.