Gabon : psychologue clinicien, une profession peu valorisée
La profession de psychologue clinicien demeure encore méconnue du grand public, malgré son rôle essentiel dans la prise en charge de la santé mentale. Spécialiste formé à l’écoute, à l’évaluation psychologique et à différentes formes de thérapie, le psychologue clinicien intervient auprès de personnes confrontées à des troubles tels que l’anxiété, la tristesse profonde, l’insomnie, la peur ou l’irritabilité.
Au Gabon, cette profession peine toujours à obtenir la reconnaissance qu’elle mérite. Et pour cause, les préjugés tenaces autour de la santé mentale, souvent associée à la faiblesse ou à des croyances mystiques, freinent encore la démarche de consultation. À cela s’ajoute un manque d’information sur le rôle réel du psychologue, entraînant une sous-estimation de son expertise. De nombreux professionnels travaillent dans l’ombre, sans véritable soutien institutionnel ni cadre clairement défini pour exercer pleinement leurs compétences.
Une profession encore dans l’ombre
Cette faible valorisation se traduit par une accessibilité limitée des soins psychologiques et une présence insuffisante de psychologues cliniciens dans les structures publiques. Les patients consultent souvent tard, parfois après avoir tenté des solutions non adaptées, faute d’informations ou de ressources. La psychologie reste trop souvent associée à la « folie », occultant son rôle préventif et thérapeutique dans la vie quotidienne. En conséquence, les troubles psychiques non pris en charge aggravent le mal-être social et affectent les familles comme les communautés.
Pour inverser la tendance, plusieurs actions prioritaires s’imposent. D’abord, intensifier la sensibilisation nationale sur la santé mentale à travers les médias, l’école et les campagnes publiques. Renforcer la reconnaissance institutionnelle du métier en intégrant davantage de psychologues cliniciens dans les hôpitaux, les administrations, les établissements scolaires et les entreprises.
De plus, promouvoir la collaboration entre professionnels de santé, éducateurs et travailleurs sociaux permettrait de bâtir un réseau solide d’accompagnement psychologique. Car valoriser cette profession, c’est offrir au Gabon une chance de mieux comprendre et de mieux soigner la souffrance invisible qui touche de nombreuses vies.








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