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Gabon : prolifération d’un réseau illégal d’exportation de rebuts ferreux vers l’Inde

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Au Gabon, un phénomène inquiétant s’est intensifié récemment : la prolifération d’un réseau illégal d’exportation de déchets métalliques, en particulier des rebuts ferreux, vers l’Inde, via le Congo-Brazzaville. Alors que la législation gabonaise impose des conditions strictes pour l’exportation de ces matériaux, notamment la priorité accordée aux besoins des industries locales pour la production de fer à béton, la forte demande indienne a incité certains collecteurs à contourner ces règlements.

En effet, la consommation massive de fer en Inde pousse certains acteurs à se tourner vers des expéditions illicites. Les procédés sont bien rodés : les rebuts ferreux sont d’abord transportés au Congo, avant d’être réexportés vers l’Inde. Pour alimenter ce marché, plusieurs conteneurs sont d’ores et déjà chargés, malgré l’absence d’autorisations adéquates des administrations compétentes, à savoir le ministère du Commerce, de l’Industrie et des Douanes.

Des exportations illégales

Un des sites les plus concernés est celui de Mindoubé, où des rapports d’activités indiquent le chargement d’un nombre alarmant de conteneurs. Selon des sources dignes de foi, pas moins de 30 conteneurs auraient été expédiés en seulement deux jours. Cette situation soulève des inquiétudes majeures quant à l’approvisionnement en matières premières pour l’industrie locale.

L’impact de cette pratique est d’autant plus préoccupant qu’elle entraîne une raréfaction du fer à béton, essentiel à la réalisation de grands projets d’infrastructure entrepris par le gouvernement. La hausse potentielle des prix du fer à béton, alors que des négociations avaient été engagées pour un tarif réduit dans le cadre de la lutte contre la vie chère, accentuerait encore la crise.

Face à cette problématique, il devient impératif que le gouvernement gabonais prenne des mesures fermes afin de protéger son industrie locale. Il est inacceptable que le Congo bénéficie de nos rebuts en s’enrichissant aux dépens du Gabon, tout en facilitant les exportations vers l’Inde. Il est temps d’agir et de préserver les intérêts économiques gabonais au lieu de laisser les ressources tomber entre de mauvaises mains.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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