Gabon: prison à vie pour quiconque empoisonne autrui
Les empoisonnements au Gabon sont de plus en plus fréquents, notamment à l’intérieur du pays. S’il existait un vide juridique à ce niveau dans l’ordonnancement juridique, le législateur a, au fil du temps, encadré cette atteinte à la vie qui est dorénavant passible de réclusion criminelle à perpétuité conformément à l’article 223 alinéa 3 du Code pénal nouveau.
Défini juridiquement comme « tout attentat à la vie d’autrui, par l’emploi ou l’administration de substances qui peuvent entraîner la mort de quelque manière que ces substances aient été employées ou administrées et quelles qu’en aient été les suites », l’empoisonnement prend des proportions inquiétantes dans notre société. Entre proches et même consanguins, la pratique s’est érigée comme mode de résolution de différends.
En répression, le Code pénal nouveau en son article 223 alinéa 4 dispose que « tout coupable [..] d’empoisonnement sera puni de la réclusion criminelle à perpétuité ». Une sanction opportune tant cette pratique archaïque tend à être banalisée. Pourtant, elle est à l’origine d’une crise sociale ponctuée par le développement de la méfiance entre individus. Selon des sociologues de l’Université Omar Bongo (UOB) « le fait de refermer systématiquement sa bouteille ou de se promener avec devrait situer sur la psychose qui règne ».
En outre, si la majorité de cas d’empoisonnement sont signalés en zone rurale, la tendance semble se propager vers les zones dites « urbaines » où les populations sont censées être plus civilisées. D’ailleurs, il n’est plus rare de constater que pour des malentendus, des jeunes citadins en viennent à injecter des substances nocives dans les boissons de leurs proches. « Souvent c’est le foie de la panthère qu’ils achètent et mettent discrètement dans le verre », a indiqué un agent de santé au dispensaire de Ntoum où la pratique est répandue. Gageons que cette disposition juridique saura dissuader plus d’un.