Gabon : prestation de serment obligatoire pour les membres des commissions électorales locales

Dans le cadre du renforcement de la transparence électorale, le Conseil des ministres du 6 mars 2025 a adopté un projet de décret instaurant une prestation de serment pour les membres des bureaux des commissions électorales locales. Une réforme qui vise à garantir l’impartialité du processus électoral et à restaurer la confiance des citoyens dans le système électoral gabonais.

Un engagement solennel pour la crédibilité du scrutin. Selon le décret, chaque membre des bureaux des commissions électorales locales devra désormais prêter serment devant la Cour constitutionnelle avant d’entrer en fonction. La formule retenue engage ces derniers à respecter et faire respecter la loi électorale, le suffrage universel et la démocratie pluraliste, tout en s’astreignant au secret des délibérations.

Cette mesure s’inscrit dans la continuité des réformes engagées depuis le début de la transition, visant à assainir le cadre électoral et à prévenir toute tentative de manipulation des résultats. En instaurant une obligation légale, le gouvernement entend responsabiliser les acteurs chargés d’assurer la régularité du vote.

Une réforme suffisante pour rassurer l’opinion ?

Si cette initiative constitue une avancée vers un processus électoral plus crédible, son application effective reste la principale interrogation. L’histoire électorale du Gabon a été marquée par de nombreuses irrégularités et contestations, laissant une opinion publique méfiante face aux promesses de réformes. « La prestation de serment est un engagement moral et juridique, mais elle n’aura de valeur que si des mécanismes de contrôle et de sanctions strictes sont mis en place », estime un analyste politique sous couvert d’anonymat.

Alors que le pays se prépare à la présidentielle du 12 avril 2025, cette nouvelle exigence suffira-t-elle à apaiser les craintes d’un scrutin biaisé ? La réponse dépendra de la volonté des autorités à garantir un respect strict de ces engagements.