Gabon : près d’un adulte sur deux ciblé par une arnaque mobile en 2024

D’après le rapport Global Findex 2025 de la Banque mondiale, près de la moitié des adultes gabonais ont été exposés à des appels ou SMS frauduleux en 2024, selon DirectInfos. Un chiffre alarmant qui souligne l’urgence d’une riposte nationale en matière de cybersécurité mobile.
Une cybermenace grandissante dans le quotidien des Gabonais. Le téléphone mobile, devenu indispensable dans la vie des citoyens gabonais, s’est aussi transformé en vecteur de cybercriminalité. Selon la dernière étude de la Banque mondiale sur la finance numérique, près de 50 % des adultes interrogés au Gabon ont déclaré avoir reçu un message ou un appel à caractère frauduleux au cours de l’année 2024. Cette proportion place le pays parmi les plus exposés d’Afrique subsaharienne.
Fait encore plus préoccupant : 1 personne sur 10 ayant reçu ces messages malveillants a effectivement envoyé de l’argent aux escrocs. Une statistique révélatrice du manque de sensibilisation à la fraude numérique et de la vulnérabilité de certains usagers face à ces pratiques.
Un impératif de prévention et de régulation
Ces données mettent en lumière l’ampleur du défi cyber auquel fait face le Gabon. Si une moitié de la population semble épargnée, la généralisation de l’usage du mobile – notamment dans les transactions financières – pourrait accroître la surface d’exposition de nouveaux publics.
Il devient donc impératif pour les autorités gabonaises, en lien avec les opérateurs téléphoniques et les fintechs locales, de renforcer les campagnes de sensibilisation, d’améliorer l’éducation numérique et de faciliter le signalement des tentatives d’escroquerie.
La protection des citoyens contre ces attaques, souvent opérées depuis l’étranger, doit aussi passer par des accords de coopération sous-régionaux et une meilleure traçabilité des transferts d’argent.
La cybersécurité, nouvel enjeu de souveraineté numérique
Dans un contexte de transition numérique rapide, la cybersécurité ne relève plus du seul domaine technique : elle devient un enjeu de gouvernance, de confiance citoyenne et de souveraineté. Il en va de la capacité de l’État à garantir la sécurité des échanges numériques et à bâtir une société digitale de confiance.
À défaut, les escrocs continueront de prospérer dans les failles du système, sapant les efforts du pays pour moderniser ses infrastructures et généraliser l’inclusion financière.
GMT TV