Gabon : pourquoi la modernisation des ville du pays passe par la TFH

Avec moins d’un milliard de francs CFA par an pour assurer la salubrité et l’entretien urbain de Libreville, Owendo, Akanda, Ntoum et même les localités de l’intérieur du pays manquent cruellement de moyens. La Taxe Forfaitaire d’Habitation (TFH), qui pourrait générer jusqu’à 22 milliards annuels, apparaît comme la seule solution crédible pour financer routes praticables, éclairage public fiable et espaces urbains modernisés.
Depuis des années, les trois communes les plus peuplées du pays peinent à maintenir un cadre de vie acceptable. Le budget combiné alloué à la salubrité – environ 1 milliard de FCFA – ne permet ni un ramassage régulier des ordures, ni un entretien sérieux des espaces publics. Les routes secondaires s’effondrent à la moindre pluie, l’éclairage public reste déficient et plusieurs quartiers connaissent une dégradation structurelle accélérée.
Routes rénovées, éclairage renforcé : des effets visibles en moins d’un an
« Avec un milliard pour trois communes, il est matériellement impossible de tenir un niveau de service urbain digne d’une capitale », confie un haut cadre municipal. À titre de comparaison, certaines villes du Bénin ou du Cameroun disposent de budgets cinq à dix fois supérieurs pour une population équivalente. La TFH répond précisément à cette impasse. En générant jusqu’à 22 milliards FCFA par an, elle donne enfin aux municipalités les moyens d’assurer les services urbains que les habitants réclament depuis des années.
Les premières projections municipales montrent qu’avec la TFH, plusieurs chantiers prioritaires pourraient démarrer immédiatement. À Libreville, les quartiers de Nzeng-Ayong, Mindoubé, Alibandeng, Sotega ou PK8, souvent paralysés par des routes impraticables, verraient leurs voies secondaires réhabilitées.
À Owendo, l’amélioration du réseau d’éclairage public dans les zones portuaires et industrielles figure parmi les priorités, tandis qu’à Akanda, les quartiers en pleine expansion – Angondjé, Avorbam, Mvanayong – pourraient enfin bénéficier d’une planification urbaine cohérente. « Avec 22 milliards, nous passons d’une logique de survie à une logique d’investissement », souligne un urbaniste indépendant. « Le potentiel de transformation est réel, notamment pour la salubrité, où l’on pourra passer d’une collecte irrégulière à un service structuré et permanent », a-t-il poursuivi.
Un levier de modernisation urbaine pour la capitale élargie
L’amélioration de l’éclairage public, la stabilisation des routes secondaires, la réhabilitation des caniveaux, la création de zones piétonnes ou encore la modernisation des espaces publics sont autant de chantiers rendus possibles.
Plus encore, la TFH permettrait de rompre avec un modèle urbain basé sur l’improvisation. Pour la première fois, Libreville, Owendo et Akanda disposeraient d’un financement prévisible, dédié et sécurisé pour structurer leur développement. « La capitale s’étouffe par manque d’investissement urbain. La TFH est une réponse moderne, comparable à ce qui se fait dans d’autres pays africains », analyse un spécialiste des collectivités locales.
Si la réforme suscite encore des interrogations, elle apparaît comme la seule voie réaliste pour moderniser durablement l’espace urbain gabonais. Pour Libreville, Owendo et Akanda, la TFH n’est pas une option : c’est la clé pour transformer, enfin, la vie quotidienne de leurs habitants.









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