Gabon : pour le PDG loyaliste, Oligui Nguema incarne une rupture proclamée mais une alliance «contre-nature»

Dans une déclaration tranchante, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) fidèle à Ali Bongo Ondimba, dénonce le paradoxe de la transition politique : une rupture proclamée le 30 août 2023, mais une alliance de fait entre Oligui Nguema et les « usurpateurs » du PDG.
Une « rupture » vite dévoyée. Pour Ali Akbar Onanga Y’Obegue, le récit fondateur du coup d’État du 30 août 2023 repose sur une contradiction criante. « Les putschistes ont justifié leur arrivée au pouvoir en désignant le PDG comme le symbole d’un système à abattre. Aujourd’hui, ce même pouvoir pactise avec ceux-là mêmes qui se sont emparés illégalement de notre parti », affirme-t-il.
Le SG loyaliste rappelle que la promesse initiale était celle d’une transition de rupture : mettre fin aux pratiques opaques, redonner la primauté au peuple. Mais, selon lui, la réalité est tout autre. « La transition n’a pas rompu avec les pratiques dénoncées. Elle en a simplement changé les bénéficiaires », tranche-t-il.
Le désaveu public qui sème la confusion
Ali Akbar Onanga Y’Obegue s’attarde également sur la « dispute de chiffonniers » autour de la paternité politique du président Oligui Nguema. « D’un côté, l’UDB revendique l’exclusivité de sa filiation. De l’autre, les usurpateurs du PDG s’accrochent à une prétendue proximité. Résultat : une confusion totale », déplore-t-il.
Un épisode est venu renforcer cette lecture : le 17 septembre, Oligui Nguema lui-même a déclaré « je n’ai qu’un seul enfant : l’Union démocratique des bâtisseurs ». Une formule qui, pour Onanga Y’Obegue, sonne comme un « désaveu brutal » des militants PDG qui pensaient incarner une continuité avec le pouvoir actuel.
Victimisation et stratégie de survie
Au-delà de la dénonciation, le SG loyaliste joue une carte politique claire : transformer le PDG en victime d’un système qui l’utilise comme bouc émissaire. « La transition a trahi son discours de réforme. Elle a remplacé la continuité par une continuité déguisée », accuse-t-il.
Ce récit victimaire vise à maintenir vivante l’identité du PDG, jadis parti hégémonique, aujourd’hui réduit à un rôle de témoin critique. « Le peuple gabonais a été trompé. On a parlé de rupture, mais c’est une illusion », insiste Onanga Y’Obegue, qui appelle ses militants à « sauver l’institution » par les urnes, malgré le désaveu du pouvoir.
GMT TV