Gabon : plus de rigueur dans la gestion des Comptes d’Affectation spéciale
Soucieux d’assurer une gestion financière transparente, la Loi de Finances intiale 2026, adoptée récemment par le Parlement introduit des mesures strictes pour la gestion des Comptes d’Affectation Spéciale (CAS). Cette initiative s’inscrit dans un contexte où les prélèvements sur ces comptes connaîtront une hausse de 2%, atteignant désormais plus de 25 milliards FCFA.
La LFI 2026 met fin à des pratiques jugées obsolètes, en abolissant le fonctionnement des comptes en « caisses noires », souvent hors du périmètre de contrôle central. Ainsi, toutes les recettes provenant des comptes spéciaux devront transiter exclusivement par des sous-comptes du Compte Unique du Trésor (CUT), garantissant une meilleure traçabilité et un suivi rigoureux.
Cette réforme marque clairement la fin des comptes bancaires parallèles établis dans des institutions commerciales. Désormais, aucune recette, qu’elle provienne du Fonds routier, du Cinéma ou du Sport, n’échappera à la surveillance en temps réel du Trésor public. Cette initiative vise à réduire les abus et à encadrer les frais de gestion, désormais limités à 10% des ressources.
Une gestion rigoureuse des finances publiques
Le législateur a également veillé à introduire des règles de justice sociale dans cette nouvelle structuration. Ainsi, les frais pour les régimes de pension (part patronale) sont plafonnés à 5%, tandis que les prestations familiales et sociales bénéficieront d’un taux de 0%. L’objectif est clair : s’assurer que l’argent destiné aux citoyens soit alloué directement et efficacement à ceux-ci.
En parallèle, une procédure de décaissement stricte est mise en place. Toute dépense devra suivre un parcours rigoureux : engagement, liquidation, ordonnancement, puis paiement. Ce processus administratif, bien que plus contraignant, garantit une traçabilité et une justification des dépenses, renforçant ainsi la conformité budgétaire.
Enfin, le Gabon ne se contente pas de supprimer les comptes spéciaux ; il les intègre pleinement dans le cadre de la comptabilité publique. En mettant un terme aux exceptions qui ont longtemps obscurci les responsabilités budgétaires, cette réforme ouvre la voie vers un État plus transparent et plus efficace.









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