A La UneDerniers articlesECONOMIE

Gabon: plus de 60% des entreprises créées par des jeunes entre 2020 et 2021

Lire cet article

Face à la hausse du chômage, la jeunesse gabonaise fait preuve d’un enthousiasme croissant pour l’entrepreneuriat. C’est en tout cas ce que révèlent les statistiques du Guichet numérique d’investissement (GNI) rendues publiques le 16 juillet dernier par l’Agence nationale de la promotion de l’investissement (ANPI). Sur 6 951 entreprises créées au total pour la période de juin 2020 à mai 2021, on décompte 4 477 entreprises à l’actif de cette population jeune. 

Impactée par le chômage à près de 40% selon l’Organisation internationale du travail (OIT), la jeunesse gabonaise semble de plus en plus tournée vers l’entrepreneuriat. Selon le récent rapport de l’ANPI Gabon, ces derniers représentent la grande majorité des créateurs d’entreprise au cours de l’année écoulée. Un état de fait qui se justifie par la suspension des recrutements dans la fonction publique depuis près de quatre ans et par la crise sanitaire liée au covid-19 qui a fortement impacté l’économie nationale, notamment le secteur tertiaire. 

Selon ledit rapport, la jeunesse a créé 4 477 entreprises pour la période de juin 2020 à mai 2021. Ce qui représente un taux de 64,40 % sur 6 951 entreprises créées au total durant cette période. Des statistiques qui font la démonstration de la volonté de cette frange de la population de subvenir elle-même à ses besoins mais aussi à l’auto-emploi. Il ne reste plus à l’Etat qu’à mettre en place des mécanismes capables de la soutenir. Un soutien qui pourrait se manifester par l’accompagnement des structures étatiques à l’instar d’Okoumé Capital ou des banques commerciales. 

Questionné sur le devenir de ces nombreux entrepreneurs une fois leur fiche circuit en main ainsi que sur le nombre d’emplois créés et le rôle que jouent les pouvoirs publics et les banques, Geoffroy Foumboula Libeka, formateur en entrepreneuriat pointe du doigt l’absence d’accompagnement de l’Etat. « Les engagements fiscaux par exemple constituent une pression pour ces entreprises naissantes. Du point de vue financier, aucun dispositif n’est mis en place pour accompagner les jeunes entrepreneurs. Les banques ne sont pas prêtes à prendre des risques, bon nombre sont pourtant en surliquidité. Il y a une volonté d’entreprendre, mais un dispositif de formalisation qui est quasiment coûteux », a-t-il expliqué.

 De manière globale, l’intérêt pour la création d’entreprise n’est pas exclusif à la jeunesse gabonaise. Il se fait davantage ressentir chez les hommes, tout âge confondu qui, selon le rapport de l’ANPI Gabon sont deux fois plus nombreux (avec 4 974 entreprises créées) que les femmes ( avec 2 172). Toutefois, ces entrepreneurs qui se ruent au guichet unique devraient, une fois leurs projets d’entreprises formalisés, être accompagnés sur les premières années de leur existence par un mécanisme d’allègement de charges sociales et fiscales pour que ces entreprises deviennent des viviers d’emplois.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page