Gabon : plus de 20 milliards de primes décaissés pour les fonctionnaires en 2021
Alors que la loi de finances rectificative (LFR) faisait état de primes aux fonctionnaires de l’ordre de 15 milliards de FCFA pour l’exercice 2021, ce sont finalement plus de 20,188 milliards de FCFA qui ont été décaissés comme le révèle le rapport d’exécution budgétaire de la période sous revue. Avec un taux d’exécution de l’ordre de 134,59%, cette dépense effectuée au moment où l’administration gabonaise était plus que jamais en déphasage avec ses objectifs de performances, souligne une fois de plus, les dérives budgétaires de l’ancien régime.
Enfin publié par l’administration en charge de la compilation des données relatives au suivi des dépenses de l’Etat, en l’occurrence la Direction générale du budget et des finances publiques (DGBFip), le rapport d’exécution budgétaire couvrant la période allant du 1er Janvier au 31 décembre 2021, souligne une fois encore, les dérapages budgétaires d’une administration qui privilégie son train de vie, au détriment des investissements publics et de la performance.
Il faut dire qu’en exécutant 665,91 milliards de FCFA au titre des dépenses de personnel soit 97,19% de taux d’exécution par rapport à la prévision de 685,1 milliards de FCFA en Loi de finances rectificative (LFR), dont 612,062 milliards de FCFA pour la solde permanente, 33,659 milliards de FCFA en rémunérations des fonctionnaires hors-hiérarchie et surtout 20,188 milliards de FCFA en primes et indemnités des fonctionnaires, l’exécutif a une fois de plus misé sur son enrichissement personnel au détriment de la masse.
Plus de 5,188 milliards de FCFA d’excédents de primes payés en 2021
Exécutées à plus de 134% en dépit des exigences de la LFR, ces primes dédiées à des fonctionnaires parmi les moins performants du continent comme ne cesse de le relever la fondation Mo Ibrahim dans ses indices annuels, soulignent le caractère obtus de certains arbitrages budgétaires. Un choix qui interroge d’autant plus que le Gabon manque cruellement d’infrastructures notamment routières, ces 5,188 milliards de FCFA de primes supplémentaires auraient pu permettre à l’Etat, de financer sur fonds propres une partie de la réhabilitation des voiries urbaines.