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Gabon: plus de 1000 milliards de FCFA de dettes sur le marché des titres publics de la BEAC

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Fort endetté avec un plafond à 6539,9 milliards de FCFA à fin juin, selon les récentes données de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale (Dgepf) et, probablement un peu plus de 7000 milliards de FCFA à fin décembre au regard des derniers mouvements financiers, le Gabon traverse une période difficile. S’il tire une grande partie de son encours des différents emprunts bilatéraux, multilatéraux et commerciaux notamment, le pays est également le plus endetté sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) avec plus de 1000 milliards.

C’est ce qui ressort des statistiques mensuelles du marché des valeurs du trésor de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Publié tout récemment, celui-ci fait état de ce que le Gabon, avec 1092,7 milliards de FCFA, est le pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le plus endetté sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) à fin août 2021.

En effet, avec ce volume considérable de valeurs émises et non encore remboursées et qui se trouve être en hausse de 3,5% par rapport à juin 2021, le Gabon se trouve donc devant le Cameroun qui dispose d’un encours global de 1 032,3 milliards de FCFA. Une situation inquiétante quand on sait que quantitativement, le voisin du fait de sa population près de 15 fois supérieure à la nôtre, devrait avoir des besoins plus importants.

Correspondant à près de 15% du stock actuel de dette publique qui se situe à un peu plus de 7000 milliards de FCFA, ce montant explique donc au niveau régional, le bond de près de 63% qu’a connu l’encours du marché primaire des valeurs du Trésors de la Cemac entre juin 2020 et juin 2021. Une situation qui à l’heure actuelle, fait peser de nombreux risques d’abord sur la viabilité de la dette publique gabonaise, mais également sur la crédibilité de sa note souveraine.

Avec un taux d’inflation passé de 2 à 3% entre 2019 et 2020, qui devrait d’ailleurs connaître une hausse plus prononcée en 2021 mettant ainsi en péril la compétitivité de l’économie nationale, cette situation inquiétante devrait inéluctablement pousser les autorités à changer de paradigme. Un changement qui passe structurellement par une réduction du niveau des dépenses de fonctionnement qui reste encore largement au-dessus du seuil raisonnable, et ce, au détriment des investissements qui auraient quant à eux, un véritable effet positif sur l’ensemble de l’économie.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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