Gabon: Pierre Alain Mounguegui artisan de destruction du football ?
Jusqu’où ira Pierre Alain Mounguengui, actuel président de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot)? Arrivera–t-il seulement, un jour, à assumer pleinement son rôle de garant de la continuité et de la bonne gestion du football local? Telles sont les questions que l’on serait tenté de se poser au regard notamment des difficultés actuelles, passées et même futures qui entourent le « sport roi » dans le pays. Difficultés qui semblent pour l’heure, n’être que le cadet des soucis, de celui qui gouverne l’instance faîtière depuis mars 2014.
Très actif sur le terrain politique en dépit de son obligation de s’en détacher conformément aux statuts de la Fédération internationale de football association (Fifa), Pierre Alain Mounguengui semble de plus en plus déconnecté des réalités des footballeurs gabonais et même du football en général. Symbole de ce que dénonçait il y a quelques années l’ancien international gabonais Paul Ulrich Kessany, à savoir que « l’implication du politique nuit au football gabonais », le dirigeant est en déphasage avec les enjeux.
En effet, censé garantir un accès pour tous au football, en plus d’un encadrement de qualité censé faciliter la détection de jeunes talents comme cela se fait ailleurs, la Fégafoot version Pierre Alain Mounguengui semble se contenter d’un rôle mineur. Rôle qui, pour l’heure, se limite à l’organisation des matchs internationaux alors même que l’Office National de Développement du Sport et de La Culture (ONDSC) assure pleinement cette mission.
Incapable de structurer un football gabonais redevenu amateur. Incapable d’assurer la viabilité de celui-ci à travers notamment l’organisation d’un championnat même amateur. Incapable d’assurer la régularité des différentes championnats qui sont à l’arrêt depuis plus de 400 jours, du fait notamment d’une absence de synergie avec la Ligue nationale de football (Linafp). Pierre Alain Mounguengui, en poste depuis mars 2014, s’avère donc être bien plus un artisan de la destruction du football gabonais que de son amélioration.
Dernière preuve en date, le non-paiement de la deuxième tranche de l’aide Covid-19 aux footballeurs locaux, alors même que ces derniers sont probablement les plus impactés par la pandémie, aussi bien d’un point de vue sportif que financier. Incapable par ailleurs, de s’autofinancer, de dénicher des partenariats pour s’autonomiser, de vendre l’image du football gabonais et même d’assurer l’intégrité physique des footballeurs nationaux, PAM et sa Fégafoot confirment donc les propos de Pierre Emerick Aubaleyang, qui évoquait il y a deux ans « l’amateurisme » dont il faisait preuve. Toute chose devant attirer le regard de la tutelle.