Gabon: pas de scission du barreau envisageable selon la CIB
Alors que Me Justin Taty a été provisoirement suspendu par le Conseil de l’ordre des avocats pour avoir tenté de scinder la corporation en deux blocs, la conférence internationale des Barreaux (CIB) vient de trancher ce litige. Dans une lettre adressée au bâtonnier Me Raymond Obame Sima datée du jeudi 6 avril dernier, l’organe suprême énonce que « la scission du Barreau n’est pas envisageable ».
L’annonce aura eu l’effet d’une bombe dans la presse locale et internationale. Visiblement en froid avec l’actuel bâtonnier qui serait un proche de son ancien adversaire pour l’accession à la tête de l’ordre des avocats du Gabon, Me Justin Taty aurait délaissé sa sagesse inhérente à son expérience avérée, pour destituer son jeune confrère coûte que coûte. Pour y parvenir, l’ancien patron des avocats a ourdi un plan de scission du Barreau.
Intercepté, ce projet inique a fait l’objet d’une rencontre extraordinaire entre membres de l’ordre des avocats qui ont unanimement voté pour la suspension pour une durée de 6 mois du mis en cause. Une mesure disciplinaire saluée par la Conférence internationale des Barreaux présidée par Me Oumarou Sanda Kadri qui a d’ores et déjà martelé que « la scission du barreau n’est pas envisageable ».
Pour l’organe représentant les 83 barreaux de pays de tradition juridique essentiellement francophone, les velléités de Me Justin Taty sont « une perspective néfaste pour le justiciable et pour la profession d’avocat dans la mesure où elle remet en cause l’autorité de l’autorégulation de la profession, l’unité de la déontologie et la protection même de l’indépendance de l’avocat ». La CIB se réserve le droit de saisir le gouvernement gabonais en cas de maintien dudit projet.