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Gabon : pas de mot d’ordre de grève à l’Éducation nationale, les syndicats privilégient la négociation

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Contrairement aux craintes exprimées ces derniers jours, aucune grève générale n’a été déclenchée dans le secteur de l’éducation ce mardi 16 décembre 2025. Le Syndicat de l’éducation nationale (SENA) et le Syndicat national de l’enseignement technique et professionnel (Synetechpro) ont opté pour la poursuite du dialogue avec le gouvernement.

Alors que la menace d’un arrêt de travail illimité planait sur le système éducatif gabonais, les principaux syndicats du secteur ont finalement choisi l’apaisement. Réunis en assemblée générale lundi après-midi, le SENA et le Synetechpro ont décidé de ne pas durcir immédiatement leur mouvement social, préférant accorder un délai supplémentaire aux négociations engagées avec le gouvernement, via le ministère de l’Éducation nationale.

Un délai d’une semaine accordé au gouvernement

Joint au terme de la réunion, le secrétaire général par intérim du SENA, Magloire Memiaga, a indiqué que les deux organisations syndicales ont convenu de prolonger d’une semaine le délai de leur grève d’avertissement. Objectif affiché : laisser au gouvernement le temps nécessaire pour apporter des réponses concrètes aux revendications formulées.

« Aucun mot d’ordre de grève générale n’a été donné », a-t-il précisé, insistant sur la volonté des syndicats de privilégier la voie de la négociation plutôt que l’épreuve de force immédiate.

Des tensions localisées dans certains établissements

Si aucun mouvement national n’a été déclenché par le SENA et le Synetechpro, des perturbations ont néanmoins été signalées dans certains établissements. Selon plusieurs sources concordantes, le collectif SOS Éducation, qui regroupe des enseignants dits « précarisés », aurait appelé ses membres à observer un mouvement de grève dans des structures ciblées.

Sont notamment concernés le collège et lycée Raymond-Bouka de Mindoubé à Libreville, les lycées Jean-Jacques Boucavel à Mouila, Joseph-Ambouroue-Avaro à Port-Gentil, ainsi que d’autres établissements à l’intérieur du pays, dont Makokou.

Des revendications persistantes dans le secteur éducatif

À l’origine de ces tensions, des revendications récurrentes portées par plusieurs collectifs d’enseignants. Il s’agit notamment de la régularisation des situations administratives avec effet financier, du paiement des rappels de solde, de l’amélioration des conditions de travail, de la mise en solde des enseignants nouvellement affectés, ainsi que du traitement de dossiers en souffrance depuis parfois plusieurs décennies.

Autant de dossiers sensibles qui continuent d’alimenter le malaise au sein de la communauté éducative.

Une trêve sociale sous surveillance

Pour l’heure, la décision du SENA et du Synetechpro d’éviter une grève générale permet de préserver une relative accalmie dans les établissements scolaires. Mais cette trêve reste fragile. Les syndicats préviennent que, sans avancées significatives à l’issue du délai accordé, la question d’un durcissement du mouvement pourrait être remise sur la table.

Dans un contexte de fin d’année scolaire déjà marqué par de nombreuses tensions sociales, le gouvernement est désormais attendu sur des réponses concrètes, afin d’éviter une nouvelle paralysie du secteur éducatif.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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