Gabon : Oligui Nguema, une diplomatie économique offensive pour stimuler les flux d’IDE

Luanda, capitale de l’Angola. Brice Clotaire Oligui Nguema y effectue son second déplacement officiel à l’international depuis son investiture le 3 mai 2025. Ce choix n’est pas anodin, au regard des relations tendues entre le nouvel homme fort du Gabon et son homologue João Lourenço durant la période de transition. Ce déplacement diplomatique traduit non seulement une volonté manifeste de normalisation des relations bilatérales, mais surtout une orientation stratégique : positionner le Gabon comme un pôle attractif pour les investisseurs à travers des accords de partenariat ciblés.
La doctrine diplomatique d’Oligui Nguema repose sur un réalisme économique assumé. En effet, le mot d’ordre est sans équivoque : coopérer avec tous les acteurs disposés à contribuer au développement national, en plaçant l’intérêt général du peuple gabonais au centre des priorités. La participation du Gabon au 17e Sommet d’affaires États-Unis – Afrique, après sa présence remarquée au Forum économique France-Gabon et à celui sur la coopération sino-africaine en 2024, témoigne d’une stratégie de diversification des partenariats. Cette dynamique vise à catalyser les investissements par le biais de rencontres bilatérales de haut niveau avec des opérateurs économiques internationaux.
Renforcer l’attractivité du Gabon dans un contexte de reflux des IDE
Cette diplomatie proactive intervient dans un environnement économique caractérisé par une contraction des flux d’Investissements directs étrangers (IDE). En 2024, le Gabon a enregistré une baisse de 0,5 % de sa part d’IDE, conséquence directe du repli progressif des capitaux français. Toutefois, le pays conserve sa position de leader en Afrique en matière d’attractivité des IDE, confirmant la résilience de son environnement macroéconomique. L’année 2025 marque donc un tournant stratégique pour Oligui Nguema, déterminé à conforter ce leadership. En Angola, plusieurs investisseurs américains, en quête de relais de croissance en Afrique centrale, ont répondu à l’appel.
Les besoins en transferts de technologies et en infrastructures structurantes demeurent critiques pour le Gabon. Le pays ambitionne, sur un horizon de trois à cinq ans, de combler son déficit dans les secteurs énergétique, réseaux routiers et le transport multimodal. Pour financer cette montée en gamme, la mobilisation de capitaux étrangers s’impose comme levier fondamental. Le secteur extractif, en particulier le segment minier, constitue un axe central de cette stratégie. L’État entend y capter des investissements couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur, avec un double objectif : augmenter les recettes fiscales et générer un impact social par la réduction significative du chômage structurel.
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