Gabon : Oligui Nguema somme le gouvernement de régulariser la situation des écogardes
Bras séculiers de l’Etat en matière de protection de l’environnement, les écogardes sont depuis des années confrontés à une précarité administrative et financière extrême. Dans une publication Facebook de ce 26 décembre 2025, le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema a reconnu le sacrifice de ces compatriotes et a instruit le gouvernement de se pencher sur leur situation en vue d’une intégration dans la Fonction publique.
Par cette prise de parole directe, Brice Clotaire Oligui Nguema rompt avec le silence qui entourait jusqu’ici la condition des écogardes. Le chef de l’État admet ne pas ignorer « les sacrifices ni la précarité des écogardes, qui protègent notre patrimoine naturel parfois sans salaire durant des mois ». Un aveu lourd de sens, qui traduit l’ampleur du malaise social au sein de ce corps stratégique. En qualifiant cette situation d’« inacceptable », le président engage clairement la responsabilité du gouvernement, sommé d’apporter des réponses concrètes à une injustice devenue.
Intégration et équilibre environnemental
L’instruction présidentielle d’« examiner leur intégration à la fonction publique afin de sécuriser leur statut et de reconnaître dignement leur engagement au service de la Nation » ouvre une perspective importante. Elle laisse entrevoir une régularisation administrative attendue de longue date, synonyme de stabilité salariale, de protection sociale et de reconnaissance. Cette décision s’inscrit dans la ligne d’une gouvernance qui affirme placer « l’humain au cœur de l’action », en particulier pour des agents exposés aux dangers du terrain, souvent au péril de leur vie.
Le président élargit sa réflexion aux tensions persistantes entre conservation de la biodiversité et sécurité des populations rurales. Se disant attentif à « la détresse de nos populations rurales confrontées au conflit homme-faune », il pose un principe clair, « protéger la biodiversité ne doit jamais mettre en danger des vies humaines ». Il exige ainsi le renforcement des dispositifs de protection, une régulation plus adaptée et « une réflexion sur l’évolution du cadre juridique lorsque la vie est menacée ».
L’évocation d’une possible « commercialisation encadrée de la viande de buffle », dans le respect des équilibres écologiques, illustre une volonté d’approche pragmatique. Reste désormais au gouvernement à traduire cette injonction présidentielle en actes tangibles, très attendus sur le terrain.








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