Gabon : Oligui Nguema met Aggreko face à ses responsabilités dans la crise énergétique
Alors que Libreville suffoque sous les coupures de courant à répétition, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a convoqué en urgence le directeur général d’Aggreko. Objectif : obtenir des engagements fermes et des résultats immédiats pour mettre fin à une situation jugée intenable par les populations comme par les plus hautes autorités.
Les délestages en série qui frappent la capitale depuis plusieurs semaines ont fini par faire exploser la colère populaire. Ménages, hôpitaux, écoles, commerces, industries : aucune structure n’est épargnée. Face à cette crise énergétique devenue insupportable, Brice Clotaire Oligui Nguema a convoqué, le vendredi 14 novembre 2025, une réunion de haut niveau avec le directeur général d’Aggreko Gabon, filiale du géant britannique spécialisé dans la fourniture d’énergie temporaire.
Présente dans le pays depuis 2003, Aggreko produit près de 30 % de l’électricité distribuée dans le Grand Libreville, en partenariat avec la SEEG. Un rôle stratégique… et donc une responsabilité pleinement engagée.
« L’urgence impose des solutions immédiates » : Oligui hausse le ton
Lors de cette réunion à la présidence, le chef de l’État n’a pas mâché ses mots. Il a rappelé la gravité de la situation et l’attente pressante des Gabonais « L’urgence de la situation impose le rétablissement rapide d’une électricité stable et fiable pour nos concitoyens. Des solutions concrètes et immédiates sont attendues. »
L’impact humain, économique et social des coupures a été largement évoqué. Libreville vit depuis des semaines au rythme des délestages intempestifs, paralysant des quartiers entiers parfois plusieurs heures par jour.
Aggreko reconnaît ses défaillances et promet des corrections rapides
Sous la pression présidentielle, le directeur général d’Aggreko a reconnu, pour la première fois de manière publique, des « insuffisances dans la fourniture d’électricité, notamment à Libreville », évoquant des dysfonctionnements techniques et organisationnels. Le mea culpa a été salué, mais il ne suffit plus : le président a exigé des résultats, pas des explications.
Dans la foulée, l’entreprise a annoncé : la nomination d’un nouveau directeur général, la mise en œuvre immédiate de mesures correctrices pour stabiliser la production, et un engagement formel à suivre les orientations des plus hautes autorités. Des promesses que l’exécutif entend désormais suivre de très près.
La sécurité énergétique, nouvelle priorité nationale
Pour Brice Clotaire Oligui Nguema, la ligne est claire : plus aucun manquement ne sera toléré. La crise énergétique est désormais considérée comme un enjeu de souveraineté, tant ses impacts menacent la stabilité sociale et économique du pays.« La patience des citoyens a atteint ses limites. La fourniture d’électricité doit être durable, stable et de qualité », a insisté le chef de l’État.
À l’heure où les difficultés de la SEEG et les fragilités structurelles du secteur s’additionnent, cette mise en garde adressée à Aggreko marque un tournant dans la gouvernance énergétique. Le message est limpide : le Gabon ne tolérera plus l’approximation. L’électricité n’est pas un privilège – c’est un droit.









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