Gabon : Oligui Nguema déplore la passivité des jeunes en matière d’entrepreneuriat

Lors de sa première interview accordée au quotidien L’Union depuis l’entrée en vigueur de la Vᵉ République, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a abordé plusieurs thématiques liées au développement national : relance économique, énergie, eau, infrastructures et surtout l’emploi des jeunes. Ce dernier point, considéré comme l’un des plus cruciaux, a retenu l’attention du chef de l’État qui a exprimé son inquiétude face au manque d’initiative et de dynamisme de la jeunesse gabonaise.

« Je déplore la passivité des jeunes », a-t-il déclaré, tout en  insistant sur la nécessité d’une implication accrue pour soutenir la croissance et tirer profit des opportunités offertes par les secteurs porteurs. Au terme de ses cent premiers jours à la tête du pays, Brice Clotaire Oligui Nguema a regretté que les jeunes se détournent encore de domaines stratégiques pour le développement national. Il a notamment cité la production d’agrégats, indispensable aux chantiers de construction, ainsi que l’agriculture, considérée comme un levier majeur de diversification économique. « Le manque d’opérateurs dans la production d’agrégats est regrettable », a-t-il souligné, rappelant que chaque projet mené au sommet de l’État est pensé et planifié, mais que sa réussite dépend également de l’engagement de la jeunesse.

Peu d’intérêt pour le financement à la BCEG

Revenant sur le fonds de 25 milliards de Fcfa confié à la Banque pour le commerce et l’entrepreneuriat du Gabon (BCEG), le chef de l’État a exprimé son étonnement face au faible intérêt manifesté. « Nombreux ne vont pas vers les entreprises, ils ne sont pas intéressés », a-t-il regretté. Il a par ailleurs indiqué que son rôle consiste à créer des opportunités et que la responsabilité d’en tirer parti incombe aux bénéficiaires potentiels. Pour lui, l’entrepreneuriat devrait constituer une voie d’émancipation et non une option négligée.

Le président a abordé une autre préoccupation : la question des mœurs. Reconnaissant que la Transition n’avait pas suffisamment mis l’accent sur ce domaine, il a insisté sur la nécessité de renforcer l’éducation des enfants afin d’encadrer les comportements sociaux et civiques. Ce discours s’inscrit dans un contexte marqué par un chômage estimé à plus de 20 % de la population active, selon la Banque africaine de développement (BAD). Brice Clotaire Oligui Nguema dit vouloir inverser cette tendance, en misant à la fois sur la discipline sociale et sur l’initiative économique pour offrir un avenir plus prometteur aux jeunes.