Gabon : Ndong Sima promet à Moundounga une réponse cinglante une fois à Libreville

Les passes d’armes politiques se multiplient à la suite des élections législatives et locales du 27 septembre 2025. La dernière en date oppose le Vice-président de la République, Séraphin Moundounga, à Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre de la transition et président de l’Alliance patriotique. En cause : des accusations d’incitation « à la violence, à la haine ou à la révolte » proférées par le numéro deux de l’exécutif à l’encontre de Ndong Sima, qu’il accuse par ailleurs de n’avoir investi des candidats « que dans une seule province ».
« Bonsoir à tous et à chacun. Je viens d’écouter l’audio du Vice-président de la République monsieur Moundounga Séraphin. Il me met gravement en cause au sujet des incidents survenus à l’occasion des scrutins du 27 septembre », a réagi Raymond Ndong Sima dans une déclaration publiée ce lundi 29 septembre 2025. L’ancien Premier ministre a annoncé qu’il répondra officiellement « à l’occasion d’un point de presse dès son retour à Libreville ».
Une attaque infondée selon les faits
Au-delà de la forme, les propos du Vice-président apparaissent fragilisés par les faits. Contrairement à l’affirmation de Séraphin Moundounga, l’Alliance patriotique n’a pas limité sa présence électorale à une seule province. Gabon Media Time a pu vérifier que la formation de Raymond Ndong Sima a bel et bien aligné des candidats dans plusieurs régions du pays : Paul Mapangou dans le 2ᵉ siège de Port-Gentil (Ogooué-Maritime), Thierry Bayiko Mokoko au siège unique de Makokou, Amour Aimé Ingehou dans le 3ᵉ siège de la Zadié, Jérôme Mabika dans le 1ᵉʳ arrondissement de Tchibanga, Lyncet Mindoubi Mayagha au 1ᵉʳ siège de Mulundu, Michel Mouramba au 1ᵉʳ siège d’Owendo, sans compter les listes locales à Makokou, Tchibanga et Libreville.
Autant de candidatures qui viennent contredire frontalement la version du Vice-président et soulignent la volonté du parti d’occuper le terrain national au-delà de son ancrage dans le Woleu-Ntem.
Un duel politique aux allures de test démocratique
Cette polémique illustre les tensions d’une transition marquée par des soupçons de fraude électorale et des contestations multiples. En visant directement Raymond Ndong Sima, Séraphin Moundounga prend le risque de personnaliser le débat, au lieu de répondre aux préoccupations centrales sur la transparence du scrutin.
De son côté, l’ancien Premier ministre, déjà critique de la gestion électorale, transforme cette attaque en tribune politique. « Je répondrai dès mon retour à Libreville », a-t-il prévenu, laissant augurer une conférence de presse à haute intensité, où il pourrait non seulement répliquer aux attaques personnelles, mais aussi remettre en cause la sincérité du processus électoral.
Dans ce bras de fer, une chose est claire : loin de se limiter à une passe verbale, l’échange entre Ndong Sima et Moundounga cristallise les fractures d’un pays où la promesse de rupture post-30 août 2023 semble vaciller face aux vieilles pratiques électorales.
GMT TV