Gabon: montée de tension au sein de la magistrature
Le président du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), Germain Nguema Ella a tenu à réagir, le vendredi 1er octobre 2021, aux dérives constantes au sein des juridictions gabonaises. Ce dernier s’est particulièrement offusqué devant les décisions de justice iniques et préjudiciables à la société qui voit se constituer une jurisprudence négative.
A l’orée de la rentrée judiciaire prévue ce lundi 4 octobre 2021 sur toute l’étendue du territoire, les magistrats ont dressé le bilan de l’exercice écoulé. Un tableau peu reluisant puisque la justice gabonaise aurait brillé par sa dépendance à l’exécutif dans la prise de décisions qui affectent le devenir de notre pays. « Chers collègues, nous ne pouvons pas continuer à réclamer et clamer notre indépendance avec des décisions aussi iniques et préjudiciables pour notre société », a déclaré le président du Synamag.
Pour Germain Nguema Ella, président du très représentatif syndicat des magistrats, le peuple gabonais a besoin d’une justice qui le protège et qui peut, par ses décisions lui rendre tout ce qui lui a été extorqué par les responsables politiques véreux. Il s’agit, selon le magistrat hors hiérarchie « des routes volées; des logements détournés; de son eau et de son électricité bloqués dans les comptes bancaires logés dans les paradis fiscaux; de ses immeubles construits avec les deniers publics mais appartenant à des privés qui en profitent en les faisant louer aux administrations », a-t-il martelé.
Non sans manquer de rappeler que « la Justice est le dernier rempart des Institutions et donc de la société ». Ainsi, il serait judicieux de veiller à crédibiliser l’ensemble de décisions rendues par la justice. Interpellant le corps judiciaire Germain Nguema Ella rappelle à ses collègues que « lorsque les faits ne sont pas établis, l’accusé doit tout simplement être acquitté ». Ce qui éviterait que des décisions « grises » soient rendues par notre justice. Lesquelles créeraient « une jurisprudence négative », a-t-il conclu. Espérons que les magistrats ne resteront pas insensibles face à cette énième interpellation.