Gabon : Michel Ongoundou Loundah étrille les 100 premiers jours d’Oligui Nguema

Le président du parti Réagir, Michel Ongoundou Loundah, a livré le 11 août un bilan sans concession des 100 premiers jours du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Entre promesses trahies, gestion jugée erratique et décisions incompréhensibles, l’opposant dresse le tableau d’une transition déjà essoufflée.
De la désillusion à la colère populaire. Pour Michel Ongoundou Loundah, le verdict est clair : les cent premiers jours de la Vᵉ République sont « loin de satisfaire les attentes des Gabonais ». Dans son rendez-vous hebdomadaire, l’opposant pointe une inertie gouvernementale face aux urgences nationales : économie en berne, insécurité persistante, désert social et absence de stratégie claire pour l’emploi des jeunes.
Sur le plan social, il s’insurge contre un « stress hydrique » permanent malgré l’inauguration en grande pompe d’une station de pompage censée améliorer l’accès à l’eau. Le constat est accablant : pénurie persistante, coupures électriques « erratiques et thermo-faibles » – plus de 124 interruptions majeures depuis mai – et un quotidien de plus en plus difficile pour les Gabonais. « La communication gouvernementale en rafale ne remplit pas les bidons », raille-t-il.
Mbanié, expulsions et promesses vides
L’affaire de l’île Mbanié cristallise une autre colère : sa perte de contrôle au profit de Malabo, dans un silence officiel jugé « traumatisant » pour la nation. « C’est une atteinte à notre souveraineté », martèle-t-il.
Autre grief : les démolitions massives qui ont laissé près de 1 200 familles à la rue. Selon la Croix-Rouge gabonaise, 78 % d’entre elles dorment encore sous des tentes dans des conditions indignes. Ongoundou Loundah dénonce « l’opacité totale » sur les indemnisations : « Pas de liste publique, pas de critères connus, pas de preuves de paiement. Seulement des promesses creuses ».
Diplomatie ou tourisme d’affaires ?
Le président de Réagir s’interroge enfin sur la pertinence des voyages présidentiels à répétition : « Diplomatie ou tourisme d’affaires ? » Les résultats, dit-il, sont « creux », tandis que la dette explose et que les grands projets stagnent. L’exemple d’Oliguiville, dont la construction reste figée, incarne selon lui ce « grand réveil promis » devenu un « long coma politique ».
Pire encore, il s’étonne que le suivi juridique de la marque Oliguiville ait été confié à un cabinet camerounais, y voyant « une délocalisation des compétences gabonaises », phénomène qui se répète jusque dans le règlement du conflit interne au PDG… à Brazzaville.
GMT TV