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Gabon : Me Mabika Sauzé appelle à « lever les blocages qui freinent l’entrepreneuriat »

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Au Gabon, la création d’entreprise est censée être un processus simple, rapide et digitalisé. En pratique, les lenteurs administratives persistent, plombant les ambitions des jeunes porteurs de projets. Dans une tribune transmise à la rédaction, Me Élodie Mabika Sauzé, avocate et présidente de l’Association Acteur Politique Indépendant, alerte sur la nécessité de mettre fin à ces blocages pour donner corps à la vision présidentielle en faveur de l’entrepreneuriat.

Des promesses de célérité, une réalité contrariée. Depuis plusieurs années, l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI) a mis en place une plateforme en ligne censée simplifier la vie des entrepreneurs. En quelques clics, il est théoriquement possible de créer un compte, remplir un formulaire, régler les frais et, sous un délai maximal d’un mois, obtenir la Fiche unique d’enregistrement (FUE), le Numéro d’identification fiscale (NIF) et l’immatriculation au Registre de commerce et du crédit mobilier (RCCM).

Mais selon Me Mabika Sauzé, la réalité diffère profondément. « De nombreux Gabonais font face à un manque criant de célérité, un problème qui rappelle celui de l’ANUTTC pour les titres fonciers. Ces lenteurs, injustifiées, étouffent l’initiative et découragent les jeunes porteurs de projets », souligne-t-elle, appelant à rompre avec « un système qui semble profiter à des forces invisibles ».

Formaliser pour développer

Pour l’avocate, l’accélération et l’accessibilité du processus ne sont pas qu’une question technique : elles constituent un enjeu majeur de développement. « En rendant la procédure rapide et fluide, on incite les entrepreneurs à sortir du secteur informel », insiste-t-elle.

Un secteur informel qui, selon les dernières données de la Direction générale de la statistique, représente plus de 62 % des entreprises recensées et près de 35 % du PIB. Or, moins de 20 % de ces opérateurs sont gabonais, contre plus de 80 % d’étrangers. « Simplifier la création d’entreprise, c’est encourager les nationaux à se lancer, sécuriser les investisseurs et renforcer la collecte des impôts », poursuit Me Mabika Sauzé.

Un appel à l’action politique

Dans un contexte où le président Brice Clotaire Oligui Nguema a fait de l’entrepreneuriat un pilier de la diversification économique, la persistance des blocages administratifs fait tâche. Pour Me Mabika Sauzé, il y a urgence à traduire la volonté politique en actes concrets.

« L’économie gabonaise a besoin d’air, et cet air, c’est l’audace de ses entrepreneurs. Mais pour qu’ils respirent, encore faut-il lever les verrous inutiles », conclut-elle, rappelant que l’avenir de la jeunesse gabonaise se joue aussi dans la fluidité des procédures.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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