Gabon: marketing réseau ou pyramidal, ce nouveau fléau auquel s’attaque la Cosumaf
Présenté par certains comme une opportunité d’affaires aux profits considérables et par d’autres comme une arnaque pure et simple, le marketing réseau a résolument le vent en poupe dans la sous-région Afrique centrale et notamment au Gabon. Profitant d’un contexte économique délicat pour une population qui oscille entre chômage endémique et paupérisation, cette forme d’investissements controversée suscite bon nombre de réactions notamment de la part de la Cosumaf, qui vient de « mettre en garde le public de la CEMAC contre la récurrence de ces opérations ».
L’affaire BR Sarl du nom de cet organisme de crédit coupable d’avoir pris la poudre d’escampette avec des milliards de FCFA d’épargnants, n’a semble-t-il pas servi de leçon au public gabonais. Loin s’en faut, malgré les nombreuses dérives observées, celui-ci semble à nouveau céder à la frénésie d’une nouvelle structure pyramidale, en l’occurrence, le marketing réseau. Il faut dire que cette forme d’investissements quasi inconnue il y a encore quelques années, propose à ses adhérents des rendements à nul autre pareil, avec des taux pouvant grimper jusqu’à 200%.
En effet, en pleine ascension dans le pays et sous diverses formes (coffre de luxe, crowd-1 et autre crypto monnaie), ce marketing de réseau qui se base sur un modèle similaire à celui de Ponzi à savoir : une structure pyramidale dans laquelle un distributeur parraine d’autres vendeurs à qui il apprendra à faire ce qu’il fait et qui au final feront grandir son portefeuille, semble échapper à tout contrôle. Au point d’être aujourd’hui dans le collimateur du gendarme du marché financier d’Afrique centrale, la Cosumaf, qui vient de dresser une liste (non exhaustive) de sociétés offrant des produits d’investissement sans autorisation.
Très répandu au Cameroun voisin ou de plus en plus d’opérateurs en ont fait leur choux gras comme en témoigne ladite liste de la Cosumaf, ce marketing de réseau prend donc de plus en plus d’ampleur, dans un pays où l’activité économique est au ralenti. Profitant allègrement d’un contexte de crise et de détresse de la population, ces promoteurs peu scrupuleux promettent donc monts et merveilles, pour au final s’enrichir sur le dos de ces honnêtes gens, qui agissent souvent sous l’influence de parents proches qui réussissent à les convaincre (marketing relationnel).
Mêlant donc risques financiers avec des pertes qui peuvent se chiffrer à plusieurs milliers de FCFA mais également risques de fuites de données à caractère personnel, ces activités qui échappent pour le moment à tout contrôle, se révèlent donc d’une relative dangerosité pour les économies de la zone tant et si bien que celles-ci devront indéniablement être encadrées aussi bien par le gendarme de la région (Cosumaf) que par le régulateur (Cobac) et les autorités. D’ailleurs, au Gabon, celles-ci seraient bien inspirées de l’encastrer comme ce fut le cas récemment avec les paris sportifs.