Gabon : malgré les ravages de l’alcool, les débits de boissons prolifèrent

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’alcool est responsable de plus de 3 millions de décès par an et environ 400 millions de personnes dans le monde présentaient alors des troubles liés à la consommation d’alcool en 2024. Si elle recommande de ne pas boire pour une santé plus sûre, au Gabon, le constat est tout autre ,les bars et snacks-bars poussent comme des champignons à chaque coin de rue. Une situation qui interroge sur la réelle importance accordée à la santé des populations.
Les tenanciers de débits de boissons sont avant tout des opérateurs économiques, mais la prolifération de ces lieux inquiète. Et pour cause, nul n’ignore que l’alcool est un véritable fléau. De nombreux accidents de la route sont causés par des conducteurs en état d’ébriété, et plusieurs violences dont les viols, les agressions ou même les meurtres sont perpétrées après consommation d’alcool. Le classement 2025 de l’OMS des pays africains qui consomment plus d’alcool révèle que le Gabon est en tête de liste en Afrique centrale avec une moyenne de 9,1 litres d’alcool consommés par habitant chaque année. Preuve de la banalisation de ce produit dans le quotidien des Gabonais.
Des ravages connus, mais ignorés par les autorités
Malgré les dangers largement documentés comme le coma éthylique, l’alcoolisme chronique, la cirrhose du foie, le diabète, sans oublier l’impact psychologique et social, les autorités semblent fermer les yeux. Alors que les campagnes de lutte contre la drogue sont récurrentes, la question de l’alcool, pourtant omniprésent, demeure presque taboue à la limite banalisée. Sur les réseaux sociaux, le concept « il faut encore boire aujourd’hui » le démontre et même glorifie la consommation, renforçant une habitude déjà ancrée, chaque occasion devient prétexte à boire.
Dans un pays de moins de 2,5 millions d’habitants, selon la Banque mondiale, l’ampleur du phénomène est inquiétante. Faute d’alternatives de loisirs, les jeunes se tournent vers la drogue et les adultes vers l’alcool, ignorant délibérément les conséquences désastreuses. Les décès de jeunes adultes, de plus en plus fréquents, devraient pourtant alerter. Mais le mode de vie actuel, dominé par la consommation de bières, liqueurs et spiritueux, détruit silencieusement la société. Il est urgent que le gouvernement prenne à bras-le-corps cette problématique, car derrière chaque verre se cache un risque bien réel pour la santé publique et l’avenir du pays.
GMT TV