Gabon : malgré la nationalisation de l’économie, les perspectives de croissance restent limitées
Engagées dans une vague de nationalisation, les autorités de la transition multiplient les initiatives dans ce sens. Ceca-Gadis, Afrijet, Assala, la nationalisation de l’économie gabonaise est en marche. Cependant, elle ne devrait pas avoir énormément d’impact sur les prévisions de croissance, puisque selon la dernière note d’analyse du Fonds Monétaire International (FMI), en 2024 et 2025, la croissance du PIB devrait être de moins de 3%. Un chiffre loin des 5,5 et 5,8% du Burkina-Faso par exemple sur la période sous revue.
Le Gabon, comme de nombreux pays africains, dispose de ressources naturelles importantes et abondantes, en particulier en pétrole et en minerais. La nationalisation envisagée actuellement, à travers le rachat d’Assala en particulier, pourrait être un moyen de garantir que les bénéfices de ces ressources soient répartis plus équitablement entre la population, tout en exerçant un plus grand contrôle sur les secteurs stratégiques de l’économie. Cependant, cette nationalisation ne devrait pas avoir un grand impact sur la croissance économique.
En effet, si en prenant le contrôle d’actifs privés, le gouvernement espère centraliser la prise de décision économique et promouvoir les intérêts nationaux à travers une stratégie ciblée. Complexe, cette stratégie comporte notamment des avantages et des inconvénients potentiels. C’est d’ailleurs au regard de ces inconvénients que le Fonds monétaire international (FMI) a présenté des perspectives limitées pour le pays. Dans sa note d’analyse d’avril, l’institution de Bretton Woods s’est montrée extrêmement prudente dans ses prévisions (2,9% en 2024 et 2,7% en 2025).
Nationalisation de l’économie, mais des réformes profondes toujours attendues
Encore en proie à une pénurie de financements, des coûts d’emprunt élevés et des risques de refinancement comme la plupart des pays de la région, disposant d’une capacité limitée à relever les défis actuels du fait de l’incertitude croissante et la multiplication des chocs, avec des perspectives démographiques limitées, force est de constater que de nombreux risques et des incertitudes considérables pèsent sur le rebond attendu de la croissance au Gabon. Aux autorités de la transition désormais, de prendre la mesure de la situation et d’axer leurs efforts sur l’amélioration de la gouvernance, maître mot en matière de développement.